Météo : pourquoi les orages restent-il un phénomène souvent difficile à prévoir ?

On connaît les ingrédients nécessaires pour que les orages se forment : de l’air chaud et humide venant du sol qui se soulève, rencontre de l’air plus froid en altitude et donne naissance à de gros nuages - des cumulonimbus - dans un contexte d'atmosphère instable. 

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Mais si ce processus peut être anticipé, les orages restent des phénomènes localisés sur quelques dizaines de kilomètres. Ils peuvent aussi se déplacer très rapidement, et leur formation dépend également beaucoup des conditions locales de températures et d'humidité des sols, de la nature de ces sols. Il reste donc difficile de savoir très précisément à l’avance où, quand, et avec quelle intensité les orages vont se produire. 

Des modèles de prévision plus performants 

Pourtant, les modèles numériques de prévision s'améliorent et prennent de mieux en mieux en compte les effets du relief et la nature des sols. L’année dernière, près de 90% des vigilances annoncées ont été suivies effectivement d’un phénomène météorologique exceptionnel dans le département en alerte.

Les orages sont des phénomènes d'été, et sont donc quasiment inexistants en janvier et février. C’est pendant les mois de juin, juillet et août que les impacts de foudre sont les plus fréquents. Avec 29 jours d’orage, juin 2022 a d’ailleurs été le mois le plus foudroyé jamais enregistré depuis le début des relevés par Météorage en 1989. Donc depuis plus de 30 ans.

Insuffisants pour régler le problème de sécheresse 

Géographiquement, le Sud de la France est la région la plus concernée par les orages, avec entre trois semaines et un mois d'éclairs en région PACA par exemple, contre seulement cinq à 10 jours d’orage en Bretagne, en Normandie et dans les Pays de la Loire. Dans le détail, c’est au sud des Alpes et dans les Pyrénées que la densité de foudroiement est la plus forte, indique Météo France, avec un impact par mois et par kilomètre carré.

Les orages récents peuvent régler le problème de sécheresse agricole, c'est-à-dire celle des cultures assoiffées en surface, car 80% de l’eau de pluie est puisée par la végétation en cette période de l’année. Mais ces pluies d’orage ne sont pas suffisantes pour faire remonter le niveau des nappes phréatiques. Selon le dernier bulletin du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), 66% des nappes souterraines restent à un niveau en dessous des normales de saison. La situation est surtout critique dans l'Est et le Sud-Est.