Séisme en Turquie et en Syrie : comment la technologie spatiale peut servir dans ce type de catastrophe
La charte internationale "Espace et catastrophes majeures" a été activée dès lundi 6 février suite au séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie. Dans la foulée, les satellites les mieux placés de ces onze agences spatiales, ont été reprogrammés, pour que leur plan de vol puisse intégrer la zone du séisme et fournir bénévolement des images des secteurs touchés sur une surface de 10 000 km². Pour la France, le Centre national d'études spatiales (CNES), a mobilisé ses satellites Spot et Pléiades. Avec ces clichés pris depuis l'espace, l'objectif est de gagner du temps, car ces images permettent d'identifier l'ensemble des zones sinistrées avec une rapidité que ne permettent pas les moyens terrestres.
Deux types d’images sont apportés pour aider les secours : il y a d'une part des clichés, pris par des satellites optiques très performants, qui permettent de voir les dégâts sur les bâtiments, avec une précision de 50 cm près, nous a expliqué Philippe Baptiste, le président du CNES, cela sert à cartographier les zones touchées, et aider les secours à trouver des chemins d’accès dans les décombres.
Tous types de catastrophes sont observés
Cela permet aussi de repérer depuis l'espace les endroits de rassemblement des populations, afin de déployer rapidement l'aide humanitaire au bon endroit. En l'absence de moyen de télécommunication, c'est très précieux. Par ailleurs, il existe aussi des observations radar, qui permettent de fournir des clichés, y compris de nuit, ou à travers la couverture nuageuse.
Ces images satellites sont transmises aux pays qui ont demandé l’activation du dispositif "Espace et catastrophe". En l’occurrence, la Turquie et les Nations unies pour la Syrie. Ce dispositif d'observation à des fins humanitaires existe depuis plus de 20 ans. Il implique au total 17 agences spatiales et plus de 200 satellites et a déjà été déclenché près de 800 fois dans le monde entier. Au-delà des séismes, les trois-quarts de ces activations sont dus à des phénomènes météorologiques extrêmes : tempêtes, ouragans, incendies liés à la sécheresse et surtout inondations qui représentent à elles seules la moitié des cas de mobilisation de ces satellites.
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