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Une banque de cerveaux pour la recherche : "3 000 à 4 000 échantillons sont cédés par an"

Il existe en France une banque de cerveaux, la biobanque Neuro-CEB, située sur le site de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Chandioux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un cerveau pour la recherche. (B.ND / MAXPPP)

Sur les thermostats des congélateurs de la biobanque Neuro-CEB, la température s'affiche : - 80 degrés. À l'intérieur, des échantillons de cerveaux qui seront mis à la disposition des chercheurs qui travaillent sur les maladies neuro-dégénératives

Sabrina Leclère, gestionnaire de la biobanque reçoit les projets de recherche. "C'est répétitif, explique-t-elle, car beaucoup nous font plusieurs demandes. Entre 25 et 30 projets de recherches nous sont proposés chaque année, ce qui représente 3 000 à 4 000 échantillons cédés par an. On a encore 30 000 échantillons dans les congélateurs disponibles pour la recherche."

Si l'objectif, à terme, est bien évidemment de trouver des traitements, le fonctionnement du cerveau reste encore pour le moment bien mystérieux. "La recherche avance, souligne Sabrina Leclère. Plein de petites choses sont trouvées dans toutes les maladies, en espérant qu'elles pourront un jour conduire à un traitement. Mais il est vrai que ce sont des investigations assez longues et complexes. Mais cela avance : il y a beaucoup de chercheurs qui font des publications grâce à ces échantillons."

Les chercheurs ont besoin d'autant d'échantillons de personnes malades que non malades.

Marie-Claire Artaud-Botté, coordinatrice à la biobanque Neuro-CEB

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Actuellement, 750 cerveaux sont stockés à la biobanque. Quelque trois mille personnes sont par ailleurs inscrites sur la liste des donneurs. Parmi elles, des malades d'Alzheimer ou de Parkinson qui signent un consentement pour un prélèvement post-mortem. Il est cependant plus difficile de récupérer des cerveaux dits "sains", sans lesquels les recherches n'avancent pas, insiste Marie-Claire Artaud-Botté, la coordinatrice. "C'est indispensable ! Quand ils nous demandent cinq cas de maladies de Parkinson, ils vont nous demander en face cinq cas de témoins. La recherche sur les maladies du cerveau a besoin du cerveau humain. Il n'y a pas de modèle animal ou de modèle in vitro qui puisse représenter le cerveau en entier." Les échantillons conservés à la biobanque peuvent servir la recherche pendant plus de dix ans. 

À l'occasion de la semaine du cerveau, des centaines d'événements sont organisés partout en France par la Société des neurosciences pour sensibiliser le grand public sur l'importance de la recherche sur la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson.

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