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Essence : comment expliquer que les prix à la pompe augmentent alors que les cours du pétrole baissent ?

Les automobilistes le constatent : le prix des carburants à la pompe repart nettement à la hausse. Diesel et essence sont, en général, au-dessus de deux euros le litre alors que les cours sur pétrole sont en baisse. Comment explique-t-on ce paradoxe ?

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme remplit le reservoir de sa voiture. (OLIVIER ESTRAN / RADIO FRANCE)

La douloureuse au moment de faire le plein. Un début d'explication sur les prix des carburants à la hausse, c'est qu'il y a d’abord la fin de la ristourne accordée par le gouvernement fin décembre. Le dispositif a été remplacé par une indemnité carburant plus ciblée, mais l’effet n’est pas le même à grande échelle. Ensuite, il y a la loi de l’offre et de la demande avec les géants pétroliers qui font la course pour garder leurs cuves remplies.

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Les cours du pétrole ont beau s’inscrire à la baisse, le prix de l’essence reste élevé, car il intègre déjà, en partie, le coût de lourds investissements. Les géants pétroliers investissent massivement dans la construction d’infrastructures de raffinage. Il s'agit de nouveaux investissements pour faire face aux contraintes techniques imposées par l'embargo de l'Europe sur le pétrole russe, dont, bientôt, le diesel importé déjà raffiné, très prisé des automobilistes français. Il va falloir prendre le relais sur notre sol et tout cela a un coût. À quoi il faut ajouter les tarifs des intermédiaires, entre transport et distribution autant d’acteurs qui subissent eux-mêmes l’inflation des prix de l’énergie et le répercutent dans les tarifs de leurs prestations.

La situation va durer

Cette tension sur les prix à la pompe va continuer, d’autant que les opérateurs ont en tête la date en tête du dimanche 5 février. Après l’embargo décrété sur le transport maritime de pétrole russe début décembre, l’Union européenne doit appliquer au début du mois prochain un embargo cette fois sur tous les produits pétroliers importés de Russie. Nul ne sait comment va tourner l’affaire ni, surtout, quelle attitude va adopter le président Vladimir Poutine avec d’éventuelles mesures de rétorsion.

Tout cela crée des tensions supplémentaires qui s’ajoutent aux causes structurelles. Voilà pourquoi, même si les cours du pétrole baissent sur le marché de gros, le prix des carburants à la pompe va être maintenu à un niveau élevé pour amortir tous ces chocs. Pas de surprise à attendre.  

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