Le brief éco. 2017, un millésime à haut risque pour le vignoble français
Les vignerons sont inquiets, les vendanges ont été pénalisées par la météo et les quantités attendues sont en baisse.
Y aura-t-il du vin à Noël ? C’est la question que l’on peut se poser quand on écoute certains responsables du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux. Evidemment, la réponse est : non, pas de pénurie. Les vendanges de la rentrée ont été compliquées à cause de la météo mais il y aura bien du vin sur nos tables cet hiver – à consommer avec modération – mais en bien moins grande quantité, si l’on en croît le président de la Commission économique du conseil interprofessionnel.
Lourd impact économique
Les producteurs de bordeaux pourraient perdre un milliard d’euros sur 2017 par rapport à une activité de 4,5 milliards en 2016. Dans un entretien accordé à l’Expansion, Georges Hausalter, lui-même négociant dans le Sud-Ouest, anticipe une pression sur les prix en fonction du jeu de l‘offre et de la demande. Heureusement la qualité de la production sera bonne.
Pour ne prendre que l’exemple du bordelais : on y a produit en 2016 l’équivalent de 775 millions de bouteilles. Cette année, on devrait tomber à 450 millions. Quelque 300 millions de bouchons en moins, cela fait une sacrée différence. Si la demande reste identique, les prix ne peuvent donc qu’augmenter
Les bordeaux ne sont pas les seuls touchés
En Bourgogne, les trois dernières années ont été difficiles. Certains vignerons sont au bord de la faillite, notamment à Pommard, à côté de Beaune, en Côte-d'Or. Et si l’on élargit le spectre, la production mondiale de vin est au plus bas depuis la fin des années 1950, en raison des moins bonnes récoltes consécutives aux aléas climatiques chez les trois plus gros producteurs au monde : Italie, numéro un mondial (-23 %), France, deuxième (-19 %), Espagne (-15 %).
Il y a les grappes de raisin destinées aux grands vins et celles destinées au marché dit de "volume". Les grands vins représentent environ 3% de la production et 20% du chiffre d’affaires de la filière. Problème : ce sont ceux qui s'exportent. La filière va donc devoir redoubler d’imagination pour faire en sorte que la clientèle internationale ne se replie pas sur les cépages étrangers. Mais comme les récoltes ont été mauvaises partout dans le monde, le précieux breuvage d’excellence française ne devrait pas trop mal s’en sortir.
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