Le brief éco. Comment recycler l’abondante épargne des Français ?
Le ministre de l’Economie veut accélérer le plan de relance. Nouvelles restrictions sanitaires ou pas, Bruno Le Maire l’a réaffirmé lundi 1er mars : c’est maintenant que se joue la reprise.
Les prochaines semaines devraient accoucher de mesures permettant de déployer plus rapidement le plan de relance. Il y a le soutien des entreprises et un thème qui occupe le débat en ce moment : la réorientation de l’épargne emmagasinée par les Français depuis le début de la crise. Une épargne constituée majoritairement par les ménages les plus aisés et que l’on imaginait pouvoir être taxée pour dissuader ces épargnants de faire ronronner leur argent. De taxe sur l’épargne il ne sera pas question. Bruno Le Maire préfère stimuler plutôt que sanctionner.
De confinement en couvre-feu en passant par toutes les restrictions sanitaires, l’argent non consommé a été mis de côté dans l’assurance-vie, sur les livrets d’épargne ou laissé sur les comptes bancaires courants. Depuis un an, l'épargne ainsi accumulée représente en volume autant que ce que le gouvernement a dépensé pour soutenir l’économie : quelque 100 milliards d’euros. Une somme qui pourrait atteindre 200 milliards à la fin de l’année. Il y a un problème français : 60% de l’épargne est détenue par une génération qui ne veut plus prendre de risques. Tout l’enjeu pour le gouvernement est de convaincre les détenteurs de cette épargne d’éviter d'alimenter les spéculateurs mais de soutenir les vrais projets de l’économie marchande et productive. Cela veut dire : inciter à investir en donnant une garantie publique.
Vers de nouveaux produits financiers
La loi Pacte prévoit déjà quelques mesures incitatives comme le PEA-PME, un plan d'épargne en action destiné à renforcer les fonds propres des entreprises. La France manque aujourd'hui de fonds propres, de capitaux pour solidifier ses entreprises, notamment les PME. On peut imaginer aussi des plans d’investissements dans des secteurs d’avenir comme la transition écologique ou les industries et infrastructures de santé. Il est impératif de créer une dynamique : les Français financent, l’État garantit les placements et ensuite les entreprises construisent, produisent et créent de l’emploi. Le vrai pari est de trouver des mesures d’équilibre économique qui obtiennent un consensus politique… Autant dire un doux rêve à un an de l’élection présidentielle.
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