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Le brief éco. EDF, l’effet Nicolas Hulot à la bourse de Paris

L'action EDF a subi une chute sensible depuis la nomination de Nicolas Hulot comme ministre de la Transition écologique. Le titre s'est repris hier avec un gain de 1% en clôture.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Nicolas Hulot, ministre d'Etat de la Transition écologique et solidaire, à l'Elysée à Paris, le 18 mai 2017. (MAXPPP)

La nomination de Nicolas Hulot au gouvernement a semé le trouble à la Bourse de Paris. L’action EDF avait chuté dès la formation du gouvernement, mercredi 17 mai. Jeudi la situation est restée tendue. Dès l’annonce de l’arrivée de l’ancien animateur de télévision au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, le titre EDF s’était enfoncé pour terminer la journée sur un repli proche de 7% à 8,8 euros, mercredi. Jeudi, rebelote à l’ouverture avant que le titre ne se reprenne avec un gain d'un petit 1% en clôture.

Les investisseurs craignent l’impact de la politique que pourrait mener Nicolas Hulot alors qu’EDF gère notre parc nucléaire. Début mars, Nicolas Hulot avait déclaré que le modèle économique du secteur appartenait désormais au passé. D'autres questions se posent comme le refus de prolonger la durée de vie des réacteurs existants de 40 à 60 ans, etc.

L'action EDF avait profité de l'élection de Macron

Pourtant, l’élection d’Emmanuel Macron avait profité au titre EDF. La seule perspective de la présence d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle avait fait grimper le titre de 27% sur le dernier mois. A quoi est venue s’ajouter la nomination d’Edouard Philippe à Matignon. Un Premier ministre ancien cadre du groupe nucléaire Areva, cela avait rassuré les investisseurs qui avaient peut-être interprété trop rapidement ce geste comme un soutien du modèle actuel d’EDF.

L’arrivée de Nicolas Hulot a cassé cette dynamique, au point que le président d’EDF a dû rassurer ses actionnaires réunis hier matin en Assemblée générale. "Outre le développement des énergies renouvelables, il est dans l’intérêt national que la production nucléaire reste solide, performante et compétitive", a insisté Jean-Bernard Lévy. 72% de l’électricité était d’origine nucléaire en France l’an dernier en France. La survie d’EDF en dépend largement. Si le modèle économique vient à voler en éclat, qu’adviendra-t-il de l’entreprise publique ?

Nicolas Hulot appliquera-t-il sa feuille de route ?

EDF est une entreprise politiquement stratégique. Cela pose aussi la question de savoir jusqu’où Nicolas Hulot sera réellement "Macron compatible" sur l’épineuse question du nucléaire, voire combien de temps le nouveau et fougueux ministre jouera le jeu et à quelles conditions.

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, l’a bien rappelé : un ministre ne pose pas de conditions à sa nomination, il doit appliquer la feuille de route. Inutile de dire que la première déclaration officielle de Nicolas Hulot sur le sujet sera capitale. Quant à l’effet Hulot sur l’action EDF, comme disait le général de Gaulle, "la politique d’un pays ne se fait pas à la Corbeille" (à la bourse). Les questions énergétiques sont des questions de long terme et non l’histoire d’une journée de cotation à la bourse.

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