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Le brief éco. La SNCF fait le ménage dans ses filiales

Le patron d’une des principales filiales de la SNCF est limogé. Il s’agit de Patrick Jeantet, nommé il y a quatre mois à la tête de Kéolis qui exploite les autres réseaux de transports que le train. Un débarquement rapide pour "divergences stratégiques importantes".

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une navette autonome Kéolis. Photo d'illustration. (GAËLLE FONTENIT / FRANCE-BLEU BERRY)

La patron de Kéolis, Patrick Jeantet, débarqué au bout de quatre mois. Le déconfinement semble propice à faire le ménage pour affronter le nouveau monde. Les affaires sont les affaires, même loin du CAC 40 puisque Kéolis est filiale à 70% de la SNCF. Les 30% restants sont détenus par la Caisse des Dépôts du Québec. Opérateur public franco-québécois, Kéolis gère, entre autres, métros, bus, tramways, cars, vélos et parkings dans une quinzaine de pays. Pour résumer, c’est la filiale "transport urbain" de la SNCF.

Actionnaire québécois froissé

Le Conseil de surveillance de Kéolis, qui a tranché mardi 2 juin, n’a pas précisé les raisons du limogeage de son patron. Lorsqu’il a pris les rênes de l’entreprises le 1er février dernier, Patrick Jeantet avait reçu pour mandat de développer la stratégie de réseau commercial et d’améliorer la rentabilité du groupe. Un programme baptisé  "Perfecto" pour consolider l’existant, mais Patrick Jeantet a voulu voir plus loin en réalisant des opérations de croissance externe, investir dans d’autres structures. Des divergences stratégiques qui auraient froissé les actionnaires québécois de Kéolis.

L’ambition d’un homme

Invoquer uniquement les divergences stratégiques serait négliger l’ambition d’un homme. Âgé de 60 ans, l’ingénieur Patrick Jeantet dirigeait SNCF Réseau – chargé de gérer et d’entretenir les infrastructures ferroviaires en France – aux côtés de Guillaume Pépy, l’ancien patron de la SNCF. Patrick Jeantet se voyait digne successeur de Guillaume Pépy mais c’est finalement Jean-Pierre Farandou que le gouvernement a choisi pour présider la SNCF. Jean-Pierre Farandou qui, jusque-là, dirigeait Kéolis, aujourd’hui déficitaire de plus de 70 millions d’euros. Patrick Jeantet aura donc pris le relais pendant quelques mois puisqu’il avait été nommé le 1er février février. Le candidat déçu à la présidence de la SNCF va voguer vers d’autres cieux. Gardera-t-il pour autant la langue dans sa poche ? Les observateurs restent attentifs.

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