Le français Naval Group innove et proposera bientôt un drone sous-marin
L’industriel, récemment lâché par l’Australie pour le contrat de douze sous-marins classiques, tient sa revanche.
La page est tournée, du moins sur le plan industriel, mais Naval Group entend bien effacer l’affront de l'Australie et l’annulation de la commande de sous-marins pour 56 milliards d’euros. Pour cela, le groupe veut montrer qu’il sait aller de l’avant grâce à l’innovation. L’innovation "qui est au cœur de la fusée rebond de Naval Group", explique son PDG Pierre-Eric Pommelet. Objectif de ce submersible d’un nouveau genre : la dronisation des forces navales.
Pour l’instant, ce drone océanique n’en est qu’au stade de démonstrateur. Il a passé la phase de la simple maquette et est maintenant testé grandeur nature. Mis à l’eau en version top secrète il y a deux ans, ses premières plongées en grandeur nature ont eu lieu début 2021. C’est un bathyscaphe long d’une dizaine de mètres qui a la forme d’une petite courgette, capable de descendre jusqu’à 150 mètres de profondeur, il avance à la vitesse de 15 nœuds (près de 30 km/h). Piloté à distance, il peut rester plusieurs semaines sous l’eau.
Certes, il existe déjà des drones chasseurs de mines, mais ce nouveau modèle trouvera lui aussi son utilité. La surveillance des ports et câbles sous-marins stratégiques, le transport d’armement (il peut emporter jusqu’à dix tonnes de matériel), ou encore enfin, effectuer des missions auprès de sous-marins classiques. Il pourra les appuyer sur des opérations délicates en permettant aux sous-mariniers de se concentrer sur les manœuvres essentielles. Le budget de développement n’a pas été dévoilé.
Objectif 2025 pour la commercialisation
Naval Group continue de travailler sur les systèmes de communication et de traitement des données mais espère des débouchés commerciaux au plus tard en 2025. La dronisation des forces navales est un enjeu important dans le contexte de tensions géopolitiques grandissantes au niveau mondial. Face à la poussée de la concurrence dans l’industrie de l’armement aussi. La récente affaire des sous-marins australiens en est une belle preuve.
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