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Black Friday : Matignon trouve "maladroit" un des clips de l'agence de la Transition écologique

À la veille du Black Friday, une campagne de communication de l'agence de la Transition écologique suscite la colère du secteur du commerce car elle incite à ne pas acheter. Mais le ministère de la Transition écologie assume ces clips, tandis que Matignon trouve "maladroit" un des spots.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une affiche faisant la promotion du black Friday (photo d'illustration, le 22 novembre 2023) (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Vous avez peut-être vu ces clips avec un "dévendeur", qui vous conseille d'acheter un téléphone reconditionné plutôt qu'un neuf, de louer une ponceuse car vous ne l'utiliserez pas souvent, de faire réparer votre lave-linge.

Mais il y a surtout le "dévendeur" de la discorde. Dans ce clip, on voit un client ressortir d'un magasin les mains vides alors qu’il voulait acheter un nouveau polo. Le "dévendeur" conseille au client de ne pas céder à la remise de -70% et lui explique que le polo qu'il porte déjà est très bien, avec l'avantage d'être à -100%. "Une campagne stigmatisante", "une véritable gifle", accusent les commerçants (Alliance du commerce, CPME...) qui demandent le retrait de ces clips. Le ministère de la Transition écologique ne va pas stopper la diffusion, toujours prévue jusqu'au 4 décembre.

Pour autant, Christophe Béchu, qui a validé ces spots, n'est "pas devenu décroissant" démine son entourage : "Le but c'est de consommer responsable". Le ministre de la Transition écologique doit publier jeudi 23 novembre dans le journal Le Monde une tribune où il appelle à un "Green Friday", dénonce la "fast fashion" et le "Black Friday", "modèle de surconsommation insoutenable pour la planète".

Christophe Béchu ne dit pas "acheter c'est mal, mais avant d'acheter neuf pensez à des solutions meilleures pour la planète et votre pouvoir d'achat", et aussi au "made in France".

Ne pas dissuader les Français d'aller faire les boutiques

Mais au gouvernement tout le monde n'est pas sur la même ligne. À Matignon, on trouve le clip avec le dévendeur de polo "maladroit". "Ce n'est pas le bon message", selon l'entourage de la Première ministre. En coulisses, les critiques fusent. "La forme dessert le fond, torpille un conseiller de l'exécutif. Pourquoi avoir mis en scène un client dans une boutique et pas en train de faire son shopping sur internet ? Là, ils mettent les sites chinois et le magasin d'une rue d'Angers sur le même plan !".

Il faut dire que le secteur de l'habillement va particulièrement mal en France, avec nombre d'enseignes qui mettent la clé sous la porte. Alors faire réparer oui, éviter le gaspillage oui, acheter responsable oui, mais dissuader les français d'aller faire les boutiques non. Bercy n'a pas été consulté dans la conception de cette campagne.

C'est le ministère de l'Économie qui reçoit les messages de colère des acteurs du commerce. Selon Bercy, il n'est pas question de juger les Français qui profiteront demain du Black Friday, a fortiori en période d'inflation. Le seul conseil du ministère c'est "attention aux arnaques et aux promotions qui n'en sont pas vraiment."

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