Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, deux ministres au diapason

Au menu de ce premier "grand déjeuner de travail", lundi 6 janvier, un rendez-vous annoncé par Gérald Darmanin en marge d'un déplacement à Marseille mercredi 1er janvier, la future loi narcotrafic, le terrorisme, ou la façon d'obtenir une chaîne pénale plus efficace... Et sortez les chandelles, puisque qu'il y aura comme un goût de Saint-Valentin avant l'heure : les deux ministres n'ont que des mots doux l'un pour l'autre ces derniers jours. "On a énormément de points en commun", assure le nouveau ministre de la Justice, lors de ce même déplacement. Les mots "duo", "tandem", "binôme" sont distillés dans la presse par leurs entourages.

Preuve de leur bonne entente et de la fluidité des rapports entre les deux ministères, après trois mois de différences idéologiques avec l'ancien ministre de la Justice Didier Migaud, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin échangent quasi tous les jours, et envisagent des déplacements ensemble. Vingt-trois ans séparent les deux anciens de l'UMP, mais ils ont le même ADN politique – l'un plutôt filloniste l'autre sarkozysiste – et partagent la même ligne : autorité, fermeté. Ils partagent également un goût prononcé pour la communication et les phrases choc. Sauf que Bruno Retailleau était jusque-là seul en scène. Là, Gérald Darmanin occupe l'espace depuis son retour au gouvernement, ce qui agace un peu dans l'entourage du premier. D'autant que tous les deux sont populaires dans les enquêtes d'opinion.

Alignés, mais concurrents ?

Pour un pillier du Sénat, "une forme de compétition" s'installera forcément entre eux. "Bruno Retailleau découvre qu'il pourrait avoir des ambitions... Et Gérald Darmanin en a déjà", assure-t-il auprès de franceinfo. Notamment pour la présidentielle de 2027, où l'objectif sera de capter l'électorat de droite. L'un avec les LR, l'autre avec les macronistes ? Aujourd'hui, le duo arrange le Premier ministre François Bayrou, à en croire le conseiller d'un ministre de premier plan. Ce sont eux que l'on entend le plus parler d'une même voix sur le régalien. Façon d'après ce conseiller de faire diversion pour tenter de parler d'autre chose que du budget, et permettre de faciliter les accords entre partis, loin des caméras. Un duo au service, donc, du nouveau gouvernement, avant, peut-être, de virer au duel.