Élections européennes : que proposent les candidats sur l'immigration ?

Toute la semaine, le brief politique fait le point sur les programmes des principaux candidats aux élections européennes du 9 juin. Mercredi 22 mai, on examine les propositions en matière d'immigration.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Crée en 2004, Frontex est l'agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières. (DANILO DALDUCCI / MAXPPP)

La liste macroniste met surtout en avant le pacte sur la migration et l'asile, qui a été voté le 14 avril par le Parlement européen. Valérie Hayer est la seule tête de liste à soutenir ces futures règles qui prévoient un durcissement des contrôles à l'arrivée en Europe, le placement en centre de rétention le temps d'examiner les demandes d'asile, ou encore un mécanisme de solidarité pour répartir les réfugiés en Europe. Les pays opposés à l'accueil écoperont d'une amende de 20 000 euros par personne refusée.

Fermeté à droite

Les mesures de fermeté qui vont être mises en œuvre par Bruxelles sont insuffisantes aux yeux de l'extrême droite. Jordan Bardella plaide pour une "double frontière" aux portes de l'Europe en chargeant Frontex de renvoyer les migrants illégaux, et au niveau national en limitant la libre circulation dans l'espace Schengen aux seuls citoyens européens. Même si le RN ne rentre pas vraiment dans l'opérationnel, sans dire, par exemple, si ça impliquerait un retour de postes-frontières entre les pays européens pour effectuer les contrôles. Jordan Bardella réclame aussi l'expulsion des "clandestins, islamistes et délinquants étrangers". Marion Maréchal fait plus ou moins les mêmes propositions, mais Reconquête! va plus loin en parlant de "remigration", qui ciblerait également les étrangers "chômeurs de longue durée".

LR prône aussi la fermeté. François-Xavier Bellamy souhaite renforcer les frontières extérieures de l'Union européenne, avec le déploiement de forces maritimes en Méditerranée et la "construction de barrières physiques à l'Est". Son programme évoque des "murs" et des "fossés". Le candidat de la droite souhaite aussi limiter l'immigration légale, en proposant que les États membres puissent réguler comme ils le souhaitent le regroupement familial, aujourd'hui encadré par une directive européenne.

Accueil "digne" à gauche

À l'opposé de toutes ces propositions drastiques face à l'immigration, la gauche a une ligne directrice : accueillir "dignement". D'abord, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Manon Aubry (LFI) et Marie Toussaint (Les écologistes) mettent en avant le "devoir" de sauver les migrants en Méditerranée. La liste insoumise propose ainsi de remplacer Frontex par une "agence civile de sauvetage".

Pour les sans-papiers qui sont déjà sur le sol européen et qui travaillent, notamment dans les exploitations agricoles du Sud du continent, les écologistes proposent la régularisation. Raphaël Glucksmann insiste quant à lui sur la création de "voies légales de migration", avec des visas pour les travailleurs, car il souhaite une politique "maîtrisée". Selon la tête de liste du PS, l'accueil n'est pas inconditionnel, les étrangers à qui l'Europe refuserait le droit d'asile ou un autre titre de séjour devraient être reconduits dans leur pays. Autre proposition à gauche, soutenue par les écologistes et les insoumis : rajouter les crises climatiques dans les critères à prendre en compte pour obtenir le statut de réfugié.

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