Élections européennes : que proposent les candidats sur la défense ?

Toute la semaine, le brief politique fait le point sur le programme des principaux candidats aux élections européennes du 9 juin. Lundi 20 mai, on examine les propositions en matière de défense.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un instructeur de l'armée française (à droite) vérifie le mortier avant que des soldats ukrainiens ne le tirent lors d'un entraînement militaire, dans un complexe d'entraînement, en Pologne, le 4 avril 2024. (WOJTEK RADWANSKI / AFP)

Avec la guerre en Ukraine, la défense s'impose comme le sujet numéro un dans le programme de trois candidats en vue des élections européennes du 9 juin : la macroniste Valérie Hayer, la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann, et le LR François-Xavier Bellamy. Ces trois partis disposent d'un objectif commun : "réarmer l'Europe". 

Pour réarmer le continent européen, Valérie Hayer et Raphaël Glucksmann font une proposition semblable : 100 milliards d'euros d'investissements pour développer les industries de défense européenne. Si le candidat du PS écrit noir sur blanc qu'il faut "enfin bâtir une défense européenne", la cheffe de file de la majorité présidentielle insiste sur la nécessité de ne "plus dépendre des autres", alors que la perspective d'une nouvelle victoire de Donald Trump aux élections américaines cet automne fait craindre un désengagement des États-Unis à soutenir leurs alliés de l'OTAN. Valérie Hayer veut donc imposer à chaque pays européen de consacrer 2% de son PIB à la défense d'ici 2025, puis 3% à l'horizon 2030. Pour LR, François-Xavier Bellamy souhaite que ce soit "au moins 3%" dès que possible, tout en multipliant par trois le budget du Fonds européen de défense. Le candidat de droite fait par ailleurs cette proposition, pas très détaillée à ce stade : "préparer les jeunes Européens à la défense de leurs pays" respectifs.

Les armes des Européens produites en Europe

Autre liste résolument proeuropéenne, celle des écologistes. Marie Toussaint est favorable à une Europe de la défense au point de proposer la création d'un poste de commissaire à la défense dans la prochaine Commission européenne. Les écologistes soutiennent aussi l'achat en commun des principaux systèmes d'armement. Comme la majorité présidentielle, le PS ou LR, les écologistes voudraient que les armes des Européens soient produites en Europe, avec une préoccupation supplémentaire pour les verts : la décarbonation des forces de défense.

Face à eux, il y a des partis qui refusent toute idée de défense européenne. Pour le Rassemblement national de Jordan Bardella, la défense, c'est une question de souveraineté de chaque état membre. Le RN prône uniquement des coopérations militaires entre pays européens. Du côté de Reconquête!, Marion Maréchal rejette toute création "d'armée européenne". Le seul point d'accord entre les partis d'extrême droite et leurs rivaux, c'est que les pays européens ne doivent pas se fournir en matériel militaire hors de l'Union européenne.

Pour les Insoumis aussi, la défense est une question de souveraineté nationale. Dans le programme de Manon Aubry, l'Europe de la défense est d'ailleurs qualifiée de "miroir aux alouettes". La ligne directrice de LFI c'est que la France porte la voix de "la paix" dans les conflits, et refuse surtout le moindre alignement sur l'OTAN et les États-Unis.

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