Européennes 2024 : la tendance des profils non politiques sur les listes touche tous les partis
Avec le récent recrutement d'un militaire dans ses rangs, le groupe Les Républicains (LR) récidive dans la composition d'une liste composée de profils qui ne viennent pas exclusivement de la politique. La "numéro 2", Céline Imart, est céréalière dans le Tarn. Le général Christophe Gomart sera "numéro 3" sur cette même liste pour les élections européennes du 9 juin.
Avant de dire "oui" à Éric Ciotti, l'ancien militaire a demandé son avis à Bruno Retailleau, qu'il connaît depuis très longtemps. Le patron de la droite au Sénat lui a tout de suite dit : "Go, il faut sauver la patrie !" Le parti de droite vante "l'expertise", la "fraîcheur" de ces candidats, qui ont "un regard neuf sur la politique" et "apportent du crédit à LR". "Ça permet aussi de montrer nos priorités : défense et agriculture", insiste un cadre de la campagne. Ils se présentent aux côtés de la tête de liste François-Xavier Bellamy, qui, rappelons-le, avant 2019, était professeur de philosophie. Celui-ci pourra donc les coacher en matière de plongeon dans le grand bain électoral.
Des raisons différentes pour chacun
LR n'est pas le seul parti à s'être lancé dans cette démarche. Le RN aussi joue cette carte avec l'ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri, 3e sur la liste de Jordan Bardella. Fabrice Leggeri était d'ailleurs aussi courtisé par LR. C'est ainsi l'occasion pour le parti de Marine Le Pen de réaffirmer que l'immigration reste en tête des priorités. Une autre ambition est revendiquée par un cadre : "Montrer qu'on peut attirer des hauts fonctionnaires", et ceci dans la perspective de la présidentielle. Chacun a ses raisons pour recruter dans la société civile.
À gauche aussi, on mise sur de nouveaux profils : la France Insoumise a choisi la juriste Rima Hassan, d'origine palestinienne, afin de mobiliser ceux qui sont indignés par ce qui se passe à Gaza. L'écologiste Marie Toussaint, elle, a fait appel à l'ancienne "gilet jaune" Priscillia Ludosky, pour montrer que sa campagne est à la fois "pour la défense de l'environnement et la justice sociale".
Quant à la majorité présidentielle, la liste est toujours en phase de construction. Les macronistes veulent également afficher des personnalités extérieures à la politique, mais l'élaboration de la liste est compliquée entre les sortants, les alliés à satisfaire, sans oublier les sondages qui ne sont pas au beau fixe et qui limitent les places assurées d'éligibilité. L'idée d'un militaire a d'ailleurs aussi circulé, sans qu'on sache si cela aboutira. Ces jours-ci, un autre profil attire l'œil : l'avocate Rachel-Flore Pardo, jeune et féministe, qui défend notamment l'influenceuse Magali Berdah. Un dirigeant de la majorité est formel : "Il nous faut des têtes nouvelles !"
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