Ils vont faire 2020 : Laurent Berger le réformiste en colère
L'âge d'équilibre à 64 ans a fait basculer le secrétaire général de la CFDT dans le camp des contestataires, dans le conflit autour de la réforme des retraites.
Il est devenu le 11 décembre l'acteur majeur du conflit du moment. Dans la foulée du discours du Premier ministre sur la réforme des retraites, Laurent Berger ne cache pas sa colère. En cause : l'âge pivot à 64 ans, une "ligne rouge" pour le leader de la CFDT. Même des parlementaires macronistes confient avoir été surpris par la virulence de sa réaction. La CFDT rejoint donc le camp des contestataires, alors même que le syndicat dit "réformiste" réclame depuis des années un système de retraites universel.
Considéré comme un "ministre bis du Travail"
Mais quel est le poids politique de Laurent Berger ? Il est réel, pour celui qui était décrit comme le "ministre du Travail bis" pendant le quinquennat de François Hollande. Le numéro un de la CFDT est d'ailleurs aujourd'hui le porte-voix de la social-démocratie en France, courant de pensée moribond dans les urnes (en témoigne l'état électoral du parti socialiste) mais toujours vivace dans la majorité d'Emmanuel Macron, dont beaucoup d'élus viennent de la gauche ! Laurent Berger sait qu'il a des alliés en macronie et il compte bien les faire bouger. Il l'a dit juste avant les vacances sur France Inter : "À partir du 6 janvier, la CFDT va interpeller les parlementaires, parce qu'on ne peut pas accepter cette mesure injuste". Et puis le poids de Laurent Berger est aussi celui de la CFDT, devenu le premier syndicat de France au plan national, devant la CGT.
Mais minoritaire à la SNCF et la RATP
Mais il y a un mais... Car la CFDT est très minoritaire à la SNCF et à la RATP, les deux foyers de la contestation, et parce qu'un revirement de Laurent Berger ne changerait rien aux positions de la CGT, FO ou Solidaires. Mais ce serait tout de même un signal politique fort. Alors le secrétaire général de la CFDT sera-t-il celui qui permettra une sortie de crise ? On aura peut-être la réponse le 7 janvier, date de la prochaine réunion à Matignon, voire avant si Emmanuel Macron fait des concessions lors de ses voeux du 31 décembre.
Une chose est sûre, si Laurent Berger est celui qui donne le coup de pouce décisif à la réforme, il retrouverait ce poids politique que le chef de l'État n'a jamais voulu lui accorder depuis 2017.
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