Législatives 2024 : quel potentiel Premier ministre pour le nouveau Front populaire en cas de victoire ?

Le nouveau front populaire a finalisé, jeudi, son accord pour les législatives. Reste la question du Premier ministrable qui agite la gauche.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les députés insoumis François Ruffin (à gauche) et Jean-Luc Mélenchon, lors d'uen séance de questions au gouvernement, le 12 novmbre 2019. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Qui mettre en tête de gondole pour le nouveau front populaire ? Au RN c'est clair, c'est Jordan Bardella, pour les macronistes c'est clair aussi avec Gabriel Attal. Mais à gauche, la question de l'incarnation pour éventuellement accéder à Matignon n'est pas un petit sujet. A fortiori parce que les médias qui vont organiser des débats se trouvent face à un écueil : qui inviter face à Gabriel Attal et Jordan Bardella ? Jean-Luc Mélenchon a bien été sollicité mais le leader insoumis a décliné les invitations, en expliquant sur X que "le nouveau Front populaire n'a pas encore désigné son candidat Premier ministre".

Et pourtant Jean-Luc Mélenchon n'exclut pas d'être le Premier ministre. Il a rappelé qu'il était "capable" d'aller à Matignon mais sans chercher à s'imposer. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon ne fait pas l'unanimité. "Ce serait une catastrophe pour le Front populaire" tranche un socialiste, "on a besoin de figures qui rassemblent", lâche un autre. Ceux qui étaient hostiles à la Nupes et se sont résolus au Front populaire pour contrer l'extrême droite le disent ouvertement : "Jean-Luc Mélenchon est disqualifié", selon le maire de Rouen Nicolas Mayer Rossignol. "En aucun cas il ne sera Premier ministre", insiste la présidente d'Occitanie Carole Delga. Un parlementaire communiste dit aussi "niet" même si une élue écologiste est circonspecte. "Je ne vois pas comment on fait avec Mélenchon, je ne vois pas comment on fait sans Mélenchon", dit-elle. 

Mettre en avant un nom ou une équipe ?

L'insoumis François Ruffin et le leader communiste Fabien Roussel font aussi des offres de service. Une socialiste suggère le nom de Boris Vallaud, patron du groupe PS sortant, ou Valérie Rabault jusqu'ici vice-présidente de l'Assemblée nationale. À gauche, certaines aimeraient d'ailleurs que des noms de femmes émergent et "pas systématiquement des noms d'hommes", en citant Carole Delga, ou l'insoumise Clémentine Autain. Les proches de Jean-Luc Mélenchon précisent à toutes fins utiles que ce sera au plus gros groupe de la future Assemblée de proposer un nom, sachant que les insoumis ont le plus d'investitures. Mais les autres partis ne désespèrent de peser plus lourd à eux trois. Beaucoup à gauche veulent surtout temporiser. "D'abord on gagne, ensuite on décide qui pour Matignon", estime une députée écologiste. Une insoumise préconise de mettre en avant "une équipe, dans l'esprit sixième République", un "pack" complète un communiste, autour des chefs des partis : Fabien Roussel, Olivier Faure pour le PS, Marine Tondelier pour les écologistes, et François Ruffin histoire de contourner les mélenchonistes...  Bref plutôt un gouvernement qu'un Premier ministre. Ce qui ne résout pas forcément la question : qui pour débattre avec Jordan Bardella et Gabriel Attal ? 

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