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Présidentielle 2022 : crispations dans la majorité autour du "grand mouvement politique" annoncé par Macron

Une phrase prononcée par Emmanuel Macron dimanche, au soir du premier tour, affole ses soutiens. Celle où il évoque la création d’un nouveau mouvement.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmenuel Macron lors de son allocution au soir du premier tour de l'élection présidentielle, à Paris le 10 avril 2022 (LUDOVIC MARIN / AFP)

La phrase exacte est celle-ci : "J'appelle tous ceux qui depuis six ans et jusqu'à ce soir se sont engagés pour travailler à mes côtés à transcender leurs différences pour se rassembler en un grand mouvement politique d'unité et d'action pour notre pays". Dimanche 10 avril, à l'issue du premier tour, Emmanuel Macron poursuit : "Je suis prêt à inventer quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses." Un appel entendu par Nicolas Sarkozy, qui ce mardi a appelé la droite républicaine à "répondre à l'appel au rassemblement d'Emmanuel Macron."

Personne ne le reconnaîtra officiellement dans la majorité, mais le projet d'Emmanuel Macron inquiète ses alliés. "Edouard Philippe n’est pas très enchanté, François Bayrou non plus", croit savoir un conseiller de l’exécutif. D’abord parce que nul ne sait ce qu’a précisément en tête Emmanuel Macron. "On n’a toujours pas compris ce qu’était ce bidule", grince un parlementaire. 

Quel calendrier, quel financement ?

Ce grand mouvement verra-t-il le jour avant les législatives de juin ? A-t-il vocation à faire élire les députés en son nom ? "Oui, sans doute", répond laconique un proche du dossier. Pour François Bayrou, il n'en est pas question. L’un de ses proches s’emporte : "On n’a pas traversé le désert tant d’années pour vendre notre mouvement à la découpe". "On apporte notre lait, on ne donne pas nos vaches", met en garde un ministre. Autrement dit, explique le même : "Depuis le début, on garde les sièges, on garde le pognon."

La question centrale reste celle du financement des alliés d’Emmanuel Macron. Ce sont les législatives qui déterminent qui touche quoi. L'État reverse de l’argent à tous les partis dont les candidats ont obtenu plus de 1% dans au moins 50 circonscriptions. Une deuxième tranche de financement est versée en fonction du nombre de députés effectivement élus. Donc si Emmanuel Macron absorbe tout le monde dans un même mouvement, c’est ce mouvement là qui touchera le financement public. Ca veut dire asphyxie financière du MoDem et d’Horizons. Et dilution de leur poids politique.

"Macron ne veut pas d’une myriade de partis qui le soutiennent et qui en même temps préparent sa succession au lendemain de la présidentielle. Un grand parti dont il serait président permet de régler ça."

Un conseiller du chef de l'Etat

à franceinfo

''À un moment, il y aura rapport de force", prévient déjà un proche d’Edouard Philippe. "François sait aussi taper du poing sur la table", met en garde un proche de Bayrou. 

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