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Présidentielle 2022 : "Faire vivre la campagne", la nouvelle obsession du camp Macron

Deux déplacements sont à l’agenda du candidat-président ce lundi. Car après avoir voulu enjamber l’élection, l’objectif est désormais est d'animer une vraie campagne électorale.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des tracts pour la réélection d'Emmanuel Macron distribués dans une rue de Paris (France) le 5 mars 2022 (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le changement est perceptible depuis quelques semaines. Et c’est presque une obsession désormais dans le camp Macron : comment faire vivre la campagne, faire vivre le débat électoral dans le mois qui reste avant le premier tour.

Deux raisons expliquent ce revirement : le statut de favori, confirmé sondage après sondage, et la crainte malgré tout que rien ne se passe comme prévu. Le statut de favori, c’est ce qui pousse les proches du chef à envisager déjà ce que peut être un deuxième mandat. 

Un ministre note que depuis 2002, "vous avez une crispation majeure tous les cinq ans." Une grosse crise politique ou internationale, qui entrave l’action de l’exécutif : référendum européen de 2005, crise économique de 2008, printemps arabe de 2011, les bonnets rouges sous François Hollande puis les attentats de 2015, et ainsi de suite. "Le président, poursuit ce ministre, est très conscient que quelle que soit la personne élue en avril, elle connaîtra ces tensions." Phénomène aggravant : la montée des extrêmes révèle un pays très divisé. 

"Ce n’est pas la même chose d’avoir une France coupée en deux pour des raisons identitaires et pour des raisons socio-économiques", met en garde un poids lourd du gouvernement, qui anticipe que le prochain élu "aura forcément la moitié des Français contre lui".

Réserve de voix "limite"

L’opposition l’anticipe aussi. "Après les élections, ça va être 'Massacre à la tronçonneuse'", me dit un ténor de droite. D’où le besoin, théorisent les proches de Macron, de créer le rassemblement le plus large possible. Faire campagne, convaincre, pour se dégager des marges de manœuvre sur un deuxième mandat.  

Il y a aussi la crainte, malgré le statut de favori d’Emmanuel Macron, que rien ne se passe comme prévu. Le "double effet kiss cool" qu’évoquent certains : la conjugaison d’une abstention forte au premier tour et d’un fort score des extrêmes. "Notre réserve de voix est très limite, s’inquiète un ministre. Pas une voix de Mélenchon se portera sur nous." À l’inverse, Marine Le Pen compte sur un report important des électeurs d'Éric Zemmour, d’une part de ceux de Valérie Pécresse.

Scénario qui donne des sueurs froides en Macronie : un second tour serré, Marine Le Pen qui l’emporte sur le fil, presque sur un malentendu. "On n’a pas le choix, il faut qu’on tape le plus haut possible dès le premier tour", répète le camp Macron. Et donc ça aussi, cela veut dire faire campagne activement.

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