Sanctions contre Raquel Garrido : Les frondeurs insoumis n'ont pas l'intention de quitter le parti
Quitter La France Insoumise ? "Jamais de la vie", répond Raquel Garrido sur France 5, car elle a "cofondé ce parti". Elle veut rester et continuer à s'exprimer librement, au risque d'aggraver son cas comme dans Le Parisien mercredi 8 novembre où elle déclare que "La France Insoumise peut se passer de Mélenchon". Pendant quatre mois, elle ne pourra pas parler au nom du groupe à l'Assemblée nationale. "Cette sanction ressemble à un range-toi ou dégage" selon une proche, mais l'idée, c'est plutôt de tenter de résister de l'intérieur.
Ses camarades frondeurs sont montés au créneau pour soutenir Raquel Garrido. Tout d'abord, François Ruffin demande à la "direction du groupe parlementaire de fournir la grille tarifaire en cas de divergence politique". Alexis Corbière quant à lui estime qu'on ne "règle pas les désaccords par des sanctions administratives infondées". Clémentine Autain se dit "atterrée", d'autant plus que quatre mois de sanction, c'est la même durée que pour Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. Entre ces frondeurs et la direction de LFI, le torchon brûle depuis des mois et pourtant, ils sont toujours là.
Les frondeurs préfèrent être exclus plutôt que partir par eux-mêmes
Quitter le parti reviendrait à laisser le mouvement aux proches de Jean-Luc Mélenchon. Un insoumis le reconnaît : "c'est un fusil à un coup, si tu rates ta cible, c'est fini, une fois que tu es sorti, tu ne reviens pas". Un socialiste qui échange beaucoup avec ces frondeurs les comprend : "c'est un saut dans le vide, après que fais-tu quand tu as été élu en faisant campagne pour Mélenchon, Premier ministre ?". Un autre résume les choses ainsi : "soit ils sont expulsés manu militari, soit ils partent d'eux-mêmes, mais ils veulent être exclus, pas partir". Sauf que la direction de LFI n'a pas l'intention d'en faire des martyrs. Un cadre insoumis le dit depuis longtemps déjà : "s'ils sont trop en désaccord, il faut qu'ils s'en aillent !". Bref, c'est à qui supportera le plus longtemps cette situation de tension. Raquel Garrido avait "déjà fait l'objet d'une mise en garde, pas suivie d'effet visiblement" pointe Manuel Bompard sur franceinfo. Avec ces quatre mois de sanction, LFI veut en tout cas que le dénigrement s'arrête, au point que le groupe à l'Assemblée est en train d'élaborer un règlement intérieur, avec des règles et des sanctions possibles.
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