Semaine en quatre jours : Matignon planche sur une "COP du travail"
Pas de "conférence sociale" ou de "Grenelle", mais une "COP" du travail. Rien à voir avec le climat mais plutôt avec l'environnement... de travail. Matignon va organiser une grande réunion avec syndicats, élus, acteurs de la société civile, mais aussi des sociologues pour aborder le rapport au travail, qui a changé depuis le Covid. Idéalement, Matignon aurait voulu l'organiser cette semaine du lundi 6 au dimanche 12 mai, mais ce sera plutôt la semaine prochaine, car lundi et mardi il y a déjà la visite du président chinois, puis le grand pont du 8 mai et de l'Ascension, où les Français n'auront peut-être pas trop la tête à entendre parler travail.
Dans cette "COP du travail", il sera question de lutte contre les accidents du travail. Ils représentent deux morts par jour en France, rappelait la ministre du travail Catherine Vautrin à l'occasion du 1er mai. Sur la table, il y aura aussi l'organisation du temps de travail, la semaine en quatre jours, par exemple. Matignon précise bien qu'il ne s'agit pas de réduire le temps de travail, mais de 35 heures concentrées sur quatre jours. Dans le même esprit il y a la piste de la "semaine différenciée", si un parent divorcé veut avoir plus de temps quand il a la garde de ses enfants.
L'équilibre vie pro, vie perso
Matignon a bien en tête qu'une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie privée est une aspiration forte des Français. Sur les quelque 10 000 personnes qui ont participé à une consultation du Conseil économique social et environnemental (CESE), les 3/4 estiment que le rythme cinq jours de travail, deux jours de week-end, ce n'est pas idéal pour un bon équilibre vie pro, vie perso. "C'est le débat d'une génération, explique un proche de Gabriel Attal. Comment réorganise-t-on nos modes de travail de façon plus souple ?". Derrière il y a aussi une question de "justice sociale", pour donner plus de liberté à ceux qui ont des métiers où le télétravail est impossible.
C'est un chantier positif dans lequel se lance le Premier ministre, alors que sur le travail il n'y a pas eu de grande réforme d'organisation depuis l'instauration des 35h dans les années 90. Un des prédécesseurs de Gabriel Attal à Matignon avait identifié ce sujet. "Il faut s'intéresser à la qualité de vie au travail, confiait-il, à tout ce qui se passe avant la retraite", et de livrer cette préconisation qui inspirera peut-être l'actuel Premier ministre : "déstressons tout ça !". Avec ce chantier, il s'agit aussi de montrer que Gabriel Attal n'est pas seulement celui qui veut durcir les règles de l'assurance chômage, avec de nouveaux arbitrages attendus en juin.
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