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Sport : Le Graët, Laporte... Comment la ministre Amélie Oudéa-Castéra veut faire le ménage dans les grandes fédérations françaises

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, fait tout pour obtenir le départ de Noël le Graët, patron de la Fédération Française de football. Une manœuvre au cœur d’une stratégie plus large. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, lors d'une conférence de presse, le 30 mai 2022. (THOMAS COEX / AFP)

Lundi soir, lors d’une conférence de presse quand elle dénonce "des propos et des attitudes qu’on ne veut plus voir dans le sport français", la ministre des Sports ne parle pas que du dérapage sur Zinédine Zidane. Amélie Oudéa-Castéra expose, en quelques mots, un projet qu’elle développe depuis plusieurs mois et qui dépasse largement le seul cas Noël le Graët.

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Elle a décidé de faire le ménage dans les grandes fédérations de sport. Même si ce n'est pas son mandat initial. Quand elle est nommée ministre des Sports en mai 2022, sa feuille de route, c’est d’organiser les JO de Paris en 2024. Mais, rapidement, cette ancienne sportive se retrouve face à plusieurs dossiers brûlants où elle entreprend de mettre "de l’ordre, de l’éthique et de l’exemplarité", pour reprendre l’expression de l’un de ses proches. 

Problème : le gouvernement n'a pas réellement la main sur les fédérations sportives. Pas de hiérarchie, pas de leviers économiques... Alors, la ministre met la pression à tous les niveaux dans les instances : audits, SMS, coups de fil, tweets, conférence de presse… Et ça marche. Depuis l’été, Amélie Oudéa-Castéra a déjà réussi à écarter deux grosses pointures du rugby français, deux personnalités condamnées ou sous le coup d’enquête, des figures que tout le monde pensait intouchables : Claude Atcher, patron du comité d’organisation de la Coupe du monde en France, et Bernard Laporte, président de la FFR.


Amélie Oudéa-Castéra manœuvre avec l'accord de l'Élysée 

Aujourd'hui, c’est la même méthode qu’elle emploie avec Noël Le Graët. Son entourage le promet : "Elle ne s’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas utilisé tous les moyens à sa portée". D’autant que la ministre des Sports voudrait - aussi - que la FFF se réorganise et prenne enfin au sérieux les questions de violences sexistes et sexuelles. Une stratégie menée avec l’assentiment de l’Élysée : "Le Président lui fait confiance, il lui délègue les dossiers chauds", glisse un conseiller. 

Les puissants patrons historiques des grandes fédérations sont prévenus : en cas de faux pas sur l’éthique ou le management, ils seront dans le collimateur. En coulisses, certains parlent de l’équitation ou des sports de glace. "C’est un moment-clé en termes de gouvernance, de féminisme et de modernisation", glisse une amie de la ministre. Amélie Oudéa-Castéra se montre donc très politique et déterminée, mais dont la réputation n’est pas excellente depuis son arrivée : la ministre des Sports a déjà essoré un grand nombre de collaborateurs.

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