Environnement : à Vincennes, le théâtre de l'Aquarium recycle ses décors plutôt que de les jeter
Dans le théâtre de l'Aquarium à la Cartourcherie de Vincennes, la halle Renaud-Barrault est une immense nef de 18 mètres de largeur sur 100 mètres de long. "On la partage avec le théâtre du Soleil, c'était vraiment le bazar quand on est arrivé", reconnaît Jeanne Candel, la co-directrice du théâtre de l'Aquarium. Ce lieu est particulier parce que les décors ne sont pas jetés mais réparés, refabriqués et recyclés.
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À leur arrivée, en 2020, en plein Covid, il a d'abord fallu trier les tonnes de décors et d'accessoires accumulées. "Le dernier box, c'est le box avec les châssis en bois. Là, on a tous les matériaux type tapis de danses, plexiglass, draperies, cotons grattés", décrit Cindy Varin, cheffe de projet ressourcerie et atelier d'écoscénographie.
L'idée est de donner une nouvelle vie à tous ces objets. "On avait fait une création autour de l'Orfeo de Monteverdi, et avec Lisa Navarro la scénographe, on avait construit une espèce de serre, raconte Jeanne Candel. On l'a réutilisée pour un spectacle qu'on avait co-mis en scène avec Samuel Achache qui était La Chute de la maison. Quand on a recréé le spectacle, il nous manquait un gros élément de décor et on s'est dit qu'il fallait absolument détourner la serre d'Orfeo et la réutiliser. Cela a donné un nouveau souffle au spectacle aussi".
Des matériaux à disposition des compagnies pour être transformés
Tout se passe dans l'atelier. "Pour les compagnies qui sont accueillies en résidence, elles peuvent directement piocher les matériaux dans la ressourcerie, venir les transformer ici et tester au plateau pour voir ce que ça donne", explique Cindy Varin. Le théâtre de l'Aquarium est au cœur d'un réseau avec d'autres lieux qui partage données, besoins et solutions. L'engagement pour l'environnement venu après cela.
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"Quand on a commencé il y a 15 ans, on n'avait pas beaucoup d'argent, de fait, on a fait des espaces et des scénographies pauvres mais parce qu'on n'avait pas d'argent. On a donc appris à faire cette bricole mais après, j'aime ça. C'est ce que j'aime dans mes spectacles, que ce soit des matériaux très simples et très archaïques, c'est ce qui me touche", estime la co-directrice du théâtre de l'Aquarium.
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