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Les États-Unis et la Chine misent sur sur l'intelligence artificielle dans le domaine militaire

Les États-Unis et la Chine, à la pointe de l'intelligence artificielle dans l'armée, participent à la première conférence internationale sur l'IA militaire aux Pays-Bas qui s'ouvre ce mercredi. 

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Paour - Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un insigne du drapeau américain sur l'uniforme d'une militaire américaine, sur la camp d'entraînement militaire de l'armée américaine à Grafenwoehr, dans le sud de l'Allemagne, le 13 juillet 2022.  (CHRISTOF STACHE / AFP)

Une conférence sur l'intelligence artificielle dans le domaine militaire s'ouvre mercredi 15 février au Pays-Bas. La Chine est avec les États-Unis l’un des pays au monde les plus avancés en matière d’intelligence artificielle. La Chine se sert aussi de ces recherches pour développer sa technologie militaire alors que l’armée américaine s’intéresse depuis déjà longtemps à ce sujet.

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Aux États-Unis, le programme "In the moment"    

Aux États-Unis, l'armée s'intéresse au domaine depuis longtemps. L'agence d'innovation de l'armée américaine a été créée sous Eisenhower en 1958. Et on lui doit des projets qui ont permis de lancer internet, le GPS ou encore les satellites météo. En 2018, elle a débloqué deux milliards de dollars pour intégrer l'intelligence artificielle dans plus de 60 projets de défense.

Elle a également lancé récemment un nouveau programme baptisé "In the moment", "au moment présent". L'idée, c'est de développer une technologie qui permette de prendre des décisions rapides dans des situations de stress sur le front, au combat. En utilisant des algorithmes et des données, et en éliminant les préjugés humains pour sauver des vies. Ce n'est pas Terminator, mais presque : l'armée américaine s'appuie de plus en plus sur la technologie pour limiter les erreurs humaines en temps de guerre.

Un exemple qui peut d'ailleurs demain s'appliquer au domaine civil. C'est l'attentat kamikaze à l'aéroport de Kaboul, en août 2021. Bilan : 183 morts, dont 13 soldats américains. Les États-Unis veulent dépoussiérer le processus de triage où le médecin va voir chaque victime pour évaluer le degré d'urgence de ses besoins en soins. Demain, l'intelligence artificielle pourra dire instantanément s’il y a assez de médicaments, de sang et de personnel dans l'hôpital d'à côté. Autant d'informations qui ne tiendraient pas dans un seul cerveau et qui faciliteront la prise de décision pour sauver des soldats et des civils. 

La Chine dépense des sommes colossales

La Chine sera présente à cette conférence aux Pays-Bas. Le recours à l'intelligence artificielle dans le domaine militaire par les Chinois est suivi de très près parce que la Chine aussi est à la pointe de toutes ces technologies. On sait que la Chine, avec les États-Unis est l'un des pays au monde les plus avancés en matière d'intelligence artificielle. Les Chinois dépensent des sommes colossales pour faire avancer la recherche, des dizaines de milliards de dollars. Pékin espère devenir d'ici une dizaine d’années le numéro un mondial. Comme d'autres pays, la Chine se sert aussi de ces recherches pour développer sa technologie militaire, même si officiellement le régime communiste veut faire figure de bon élève. En 2021, la Chine avait présenté une proposition devant la convention des nations unies sur les armes classiques. Proposition visant à limiter l'utilisation militaire de l'intelligence artificielle. La Chine avait défendu "l'intelligence artificielle pour le bien", appelant la communauté internationale à utiliser les nouvelles technologie de manière responsable à des fins militaires.

Il y a peu de communication sur ce sujet trés sensible. On peut néanmoins citer quelques exemples, notamment sur les sous-marins nucléaires. La Chine a fait appel à l'intelligence artificielle pour renforcer les capacités de compréhension et de raisonnement des systèmes informatiques qui guident les sous-marins. Les missiles développés par l'armée chinoise sont également concernés avec un programme de recherche qui vise à mettre au point des lanceurs invisibles pour les Dongfeng, les missiles vedettes de l'armée chinoise. Grâce à l'intelligence artificielle ces missiles ne peuvent pas être détectés par exemple par des drones, des radars ou des satellites.

Des chercheurs chinois disent aussi avoir développé une intelligence artificielle qui permet de prédire la trajectoire des missiles hypersoniques, y compris lorsque ces derniers se déplacent à plus de cinq fois la vitesse du son. Ce sont là quelques exemples sur lesquels la Chine communique, mais qui selon les spécialistes dissimulent d'autres projets qui eux restent secrets.  

 

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