Crise immobilière : le promoteur Nexity annonce un plan social
Véronique Bédague, PDG de Nexity, alertait depuis des mois sur les difficultés. Pour le moment, on ne connaît pas les contours du plan social annoncé, mercredi 28 février, par le promoteur immobilier. Mais les syndicats craignent des centaines de suppressions de postes, notamment dans la promotion résidentielle pour les particuliers. Nexity a annoncé, comme le veut la loi, un processus "d’information-consultation des instances représentatives du personnel", une étape préalable à tout plan social.
Et le message de Véronique Bédague est clair, il s'agit de réduire les coûts. Elle explique qu'à cause de "la guerre en Ukraine, des tensions internationales et de l'inflation, les prix des matériaux de construction (l’aluminium, le cuivre) se sont envolés et le coût des salaires et de l’énergie ont progressé". Par conséquent, construire est devenu beaucoup plus cher, ou à des prix qui ne sont pas abordables pour les acheteurs et les ménages qui aimeraient avoir un bien neuf n’arrivent pas à suivre.
Surtout qu’il est difficile de décrocher un crédit. Les banques expliquent qu'il y a une amélioration, mais elles restent encore très regardantes avant d'accorder un prêt immobilier. Les taux d’intérêt restent à plus de 4% en moyenne, ce qui ampute la capacité d’emprunt des foyers. Donc, le nombre de réservations pour du logement neuf a chuté. Pour Nexity, c’est 19% de moins que l’an dernier et le promoteur s'en sort mieux que l'ensemble du marché français qui enregistre une baisse de 26%. Dans ce contexte, le chiffre d’affaires de Nexity a reculé de près de 10% en 2023 et son bénéfice de plus d’un tiers.
Le secteur demande des mesures du gouvernement
Derrière Nexity, c’est tout le secteur de l'immobilier qui souffre. Olivier Roussat, le directeur de Bouygues, expliquait mercredi que le choc dans la construction est tel que le marché ne repartira pas tout seul, c’est-à-dire sans des mesures de relance du gouvernement. Par exemple, les professionnels aimeraient que l’exécutif soutienne l’investissement locatif avec des incitations fiscales, pour que ceux qui ont les moyens d’investir soient encouragés à le faire, via des dispositifs comme le Sellier, ou encore le Pinel que le gouvernement a décidé de supprimer. Pour le moins compliqué dans un contexte où l’exécutif cherche 10 milliards d’euros d’économies.
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