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Économie : pourquoi le verdict de Standard and Poor’s sur la France rend fébrile le gouvernement

À cause des tensions sur le plafond de la dette américaine, l’agence de notation Fitch commence à douter de la solidité économique des États-Unis qui ne sont pas les seuls à risquer de voir leur note dégradée. La France aussi. Le decryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'agence de notation Standard & Poor's à New York (États-Unis). (LEX VAN LIESHOUT / ANP MAG)

Le gouvernement est particulièrement fébrile : le vendredi 2 juin, Standard and Poor’s, qui fait partie des trois plus grandes agences de notation financière, doit rendre son verdict concernant l’Hexagone. Si l’exécutif n’en mène pas large, c’est parce qu’il y a quelques semaines, une autre agence, Fitch, a déjà dégradé la note de la France.

>> EDITO. Derrière la note AA− décernée par l'agence Fitch à la France, la crainte d'être lâché par les marchés

Bercy a beau dire que ce n’est pas grave, que l’économie française résiste bien, ce serait tout de même un mauvais signal envoyé aux investisseurs et à nos créanciers : c’est le sérieux de la France sur les marchés qui est en jeu. Alors que les taux d’intérêts augmentent, si demain la réputation de la France est écornée, nous emprunterions beaucoup plus cher.

Verdir l’économie va représenter des dizaines de milliards d’euros d’investissements

De quoi plomber nos finances publiques, car aujourd’hui, la France vit largement à crédits. Notre dette représente un fardeau de 3 000 milliards d’euros. Et la charge de la dette, c’est-à-dire, les intérêts, représentent à eux seuls, plus de 40 milliards d’euros. D’ici quatre ans, selon les estimations du gouvernement, ce sera plus de 70 milliards, soit le premier budget de l’État, devant l’Éducation nationale. Du coup, le gouvernement veut donner des gages aux agences. On comprend mieux pourquoi cette semaine, il a annoncé un gel d'1% en plus des crédits. 

Le gouvernement veut montrer qu'il serre la vis, qu'il est capable de tenir sa trajectoire budgétaire. Surtout, que par ailleurs, décarboner l’économie va encore alourdir la dette. C'est que dit un rapport de France Stratégie remis à la première ministre cette semaine. Verdir l’économie va représenter des dizaines de milliards d’euros d’investissements. Ce n’est pas la croissance qui suffira à trouver ces milliards. Selon Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes : "Si on s’endette plus que prévu pour la transition écologique, il faudra bien se désendetter plus ailleurs."

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