Elisabeth Borne déjà au chevet du pouvoir d'achat des Francais ?
Le dossier en haut de la pile pour la nouvelle Première ministre sera celui du pouvoir d’achat. Et la tâche s'annonce ardue. Le décryptage de Fanny Guinochet
Le pouvoir d'achat reste de loin la principale préoccupation des Français. Et Elisabeth Borne devra s'interesser à ce dossier très rapidement. La hausse des prix s’installe sur les produits alimentaires, les carburants, on est déjà à presque 5% d’inflation sur un an et ça devrait être encore plus cet été.
Emmanuel Macron a promis une grande loi avec un ensemble de mesures pour aider les ménages à boucler leurs fins de mois avec un chèque alimentation pour aider les plus modestes à mieux se nourrir. Il y aura aussi la prolongation du bouclier tarifaire sur les prix du gaz : prévu pour s’arrêter en juillet, il va continuer jusqu’à la fin de l’année. La remise de 18 centimes d’euros par litre sur les carburants va aussi continuer au delà du 31 juillet pour être remplacée à l’automne par une aide ciblée sur les plus gros rouleurs, ceux qui doivent prendre leur voiture pour aller travailler.
De nombreux dossiers
Pour tous ces dispositifs parfois complexes, Elisabeth Borne a l’avantage d’être une bonne "techno", capable d’aller dans le fond de dossiers mais elle est aussi souvent décrite comme froide, manquant d’empathie. Ce qui peut être un handicap à un moment où la situation économique des Français, notamment des plus fragiles, risque de se détériorer.
Il y a aussi la revalorisation des pensions de retraites. Dès le mois de juillet, Emmanuel Macron a promis une réindexation d’au moins 4 % pour les aligner sur l’inflation. Cette hausse va donc aider les 16,5 millions de retraités mais risque de faire grincer des dents car, dans le même temps, les actifs, eux, ne seront pas forcément augmentés ou pas au même niveau. Un des défis d’Elisabeth Borne sera alors de convaincre le patronat de participer à l’effort, d’augmenter les revenus des salariés notamment en utilisant la prime Macron défiscalisée qui va être portée à 6 000 euros annuels. En tant qu’ancienne ministre du Travail, Elisabeth Borne connaît bien les organisations patronales mais aussi les syndicats, ça peut aider !
Cette loi anti-inflation devrait être prise très rapidement
Bercy et l’Elysée planchent dessus depuis des semaines et les derniers arbitrages sont en cours. Pour l’adopter, il faut toutefois attendre la formation de la nouvelle Assemblée nationale et qu’Emmanuel Macron bien sûr ait une majorité aux législatives. Mais comme le président ne veut pas laisser trop d’espaces à ses opposants sur ces questions de pouvoir d’achat, il veut annoncer les mesures avant.
À charge pour Elisabeth Borne de le faire. Sachant aussi que cet ensemble anti-inflation représentera plusieurs dizaines de milliards d’euros, que l’État financera en grande partie grâce à l’emprunt. Avec des taux d’intérêts qui augmentent, ça risque de creuser encore le poids de notre dette et de susciter les critiques.
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