En France comme dans le monde, le cours de l'or s'envole

Le cours du métal précieux a pris plus de 40% en un an. Si l’or est la valeur refuge par excellence, on peut conclure que collectivement, nous ne sommes pas très sereins.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La Banque de France détient  2 400 tonnes d’or. Photo d'illustration. (PAUL J. RICHARDS / AFP)

À quoi tient cette ruée vers l’or, dont le cours a bondi de 40% en un an ? À l’inquiétude, car l’or est la valeur refuge par excellence et son cours suit le baromètre de la peur. Sans intermédiaire, ni spéculation, l’or apparaît comme un placement sécurisé. Contrairement aux actions, il ne favorise pas le rendement, mais protège des crises immobilières et des krachs boursiers. Le lingot d’or d’1 kg s’échange aujourd'hui à près de 82 000 euros.

C’est la situation budgétaire qui inquiète les Français, qui voient bien que le pays perd en attractivité, mais aussi en crédibilité. Certes, l’agence financière Moody's a maintenu la note de la France, vendredi 25 octobre, mais elle a tout de même adressé un sacré avertissement, en déplorant la situation des comptes publics et en menaçant une rétrogradation dans les mois à venir. C'est donc une sorte d’ultime mise en garde, de sursis, alors que notre dette publique s’envole et que nos taux d’intérêt augmentent, signe que nos créanciers nous font moins confiance.

L’instabilité politique et les discussions budgétaires du moment n’arrangent rien : le spectacle à l’Assemblée nationale ne rassure ni les ménages, ni les investisseurs. Tous se disent que si demain il devait y avoir des secousses du côté des valeurs bancaires, ils s’en sortiront grâce aux bons vieux lingots.

L'incertitude liée aux guerres et à l'élection présidentielle américaine

Pour les pays, l’or est aussi vu comme bon placement. Les banques centrales des pays parient, elles aussi, sur le métal jaune. Là, c’est plutôt à cause de la géopolitique, la peur de la guerre, avec les conflits au Proche-Orient et en Ukraine qui s’enlisent.

Le cours de l’or est aussi porté par l'incertitude autour de l'élection présidentielle américaine. Face à ces instabilités, les banques centrales font leurs réserves. Rien que la Banque de France détient 2 400 tonnes d’or... Mais elle n’est pas la seule et les banques des pays émergents achètent aussi beaucoup de lingots. La Chine - en dix ans - a remplacé un quart des bons du trésor américain qu’elle détenait par de l’or.

Toute cette demande à la hausse fait s'envoler les cours. Dans ce contexte, il n’y a pas de raison que la tendance s’inverse. Les analystes s’attendent à ce que l’or continue d’enregistrer des niveaux élevés.

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