Moins de 30 ans, essentiellement en région parisienne... Ce que révèle le nouveau rapport de l’Observatoire des inégalités sur la pauvreté en France
L’Observatoire des inégalités vient de rendre son rapport, véritable radiographie de la pauvreté en France de ces dernières années.
La pauvreté stagne dans notre pays, contrairement aux années 1990 où elle reculait. C’est ce que montre l’Observatoire des inégalités, organisme indépendant, qui analyse toute une série de données de l’Insee, notamment. Il y a, en France, presque cinq millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, sachant que l'étude établit le seuil à 50 % du niveau de vie médian, soit 940 euros par mois pour une personne seule. La pauvreté prend des formes multiples, mais on la voit surtout chez les étudiants, les chômeurs, les femmes seules avec enfants.
Selon le rapport, la moitié des personnes pauvres ont moins de 30 ans, 80 % est peu diplômée, la plupart a des difficultés d’insertion et on a plus de risque de connaître la pauvreté quand on est célibataire.
C'est quoi être #pauvre ? Combien y a-t-il de personnes concernées ? Et quel est leur profil ? Découvrez la synthèse du Rapport sur la #Pauvreté en France, édition 2022-2023. pic.twitter.com/pp0d9NfA6g
— Observatoire des inégalités (@Obs_ineg) December 6, 2022
La pauvreté dépend aussi des territoires : elle se polarise très fortement dans les villes. On vient y chercher du travail mais aussi un logement social, plus nombreux dans les centres urbains. Parmi les communes les plus pauvres, beaucoup se situent en région parisienne, comme Grigny dans l’Essonne, où 44 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, Clichy-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avec 42 % ou encore Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) avec 41%. Des quartiers de Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg et Montpellier sont aussi touchés, tout comme les DOM-TOM et les territoires marqués par la désindustrialisation dans le Nord, à cause du manque d'emploi. A l'inverse, la Bretagne, où le taux de chômage est le plus bas, est moins touchée.
L'inflation risque d'aggraver la pauvreté
L'Observatoire note que la pauvreté n'explose pas dans l'hexagone, la France s'en sort même moins mal que ses voisins, grâce notamment aux aides publiques. Ainsi, la crise sanitraire n'a pas fait exploser le nombre de pauvres. En revanche, l'observatoire alerte que ces personnes déjà en difficultés, qui le sont de plus en plus : entre deux et quatre millions font appel à l'aide alimentaire. Avec l'inflation, leur situation se dégrade rapidement. Les dernières réformes de l'assurance chômage pourraient aussi les précariser encore un peu plus. Enfin, le rapport livre un chiffre glaçant : un tiers des personnes en grande pauvreté sont des enfants et des jeunes qui vivent dans des familles monoparentales.
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