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Le décryptage éco. Plan de relance : quelles différences avec les précédents ?

Le plan de relance de 100 milliards d’euros est dévoilé jeudi en Conseil des ministres par Jean Castex, le Premier ministre. Un plan pensé pour tous les Français. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Temps de lecture : 2min
Jean Castex, Premier ministre doit présenter le plan de relance. (THOMAS SAMSON / POOL)

Le gouvernement présente aujourd'hui son plan de relance : 100 milliards d'euros pour les deux ans. Du jamais vu, selon le Premier ministre, tant par l'argent injecté que par la philosophie.

Premièrement, la somme d'argent allouée n'a jamais été aussi importante. 100 milliards d'euros sur deux ans, c'est trois fois plus que le plan lancé par Sarkozy en 2008 après la crise financière. Il faut dire qu'avec le Covid, la récession est bien plus violente : on n'avait jamais eu arrêt total de l’économie avec un confinement. Autre différence : ce plan se veut très écolo. Les investissements verts représentent 30 milliards d’euros, soit un tiers du plan. En 2008, on commençait tout juste à parler d’écologie mais il n'y avait pas d’orientations bien définies en ce sens. Enfin, il n’y a jamais eu un aussi gros volet chômage partiel. Puisque dans le plan, il y a même un système de chômage partiel longue durée, utilisable pendant deux ans, sous conditions. C’est une première et c’est une leçon de la crise de 2008 .

Le gouvernement d'Emmanuel Macron met le paquet sur le maintien des compétences dans l’entreprise, et pas seulement des formations via Pôle emploi. La philosophie de ce plan est clairement celle du soutien aux sociétés, petites et grandes. 

Un plan orienté entreprises et quoi pour les ménages ?

C’est une vraie rupture par rapport au passé. Le gouvernement renforce "l’offre", bien plus que "la demande". Ce positionnement est assumé par le gouvernement qui choisit de baisser de 20 milliards d’euros les impôts des entreprises. Pour  les ménages, il y a quelques aides comme les repas à un euro pour les étudiants boursiers mais pas de baisse de TVA dans les restaurants comme en 2008, ni de hausses de salaires ou de retraites comme lors des plans de relance de Chirac en 1975 après le choc pétrolier ou même de Pierre Mauroy en 1981. Cette fois, le gouvernement ne veut pas distribuer de l’argent aux Français pour qu’ils dépensent en achetant des produits importés faits à l’étranger.

Un risque de faire polémique

C'est politiquement risqué et audacieux : ces aides aux entreprises seront perçues comme des cadeaux aux patrons, surtout qu'il n'y a pas de contreparties prévues. Mais, pour le gouvernement : le meilleur moyen de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, c’est de faire en sorte que les sociétés donnent du travail aux gens, les gardent en contrat, leur évitent Pôle emploi.

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