Le décryptage éco. Total maintient les dividendes pour ses actionnaires malgré ses mauvais résultats
La crise pétrolière n’épargne pas le groupe français Total. Les résultats publiés le 5 mai ne sont pas bons mais le groupe va quand même distribuer des dividendes à ses actionnaires.
Avec la chute des prix du pétrole, les bénéfices de Total se sont effondrés et sont quasi nuls au premier trimestre 2020. Le groupe gagne beaucoup moins d’argent mais il fait le choix, pourtant, de maintenir les dividendes, c’est-à-dire la rémunération qu’il verse à ses actionnaires. Et ce alors même que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, invite les entreprises à plutôt faire preuve de modération en la matière, surtout celles aidées par l’Etat.
Il faut rappeler que Total est un groupe privé et qu’il a parfaitement le droit de rémunérer ses actionnaires comme il l’entend. Les dividendes restent un atout important pour attirer les investisseurs, et surtout les garder dans cette période de crise. Ensuite, sur l’argument moral, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, s’en explique dans le Figaro mercredi 6 mai, en disant qu’il faut "se méfier des caricatures, que les actionnaires ne sont pas tous de gros capitalistes avec de gros cigares, planqués en suisse". Il donne l’exemple des 400 000 actionnaires individuels de Total qui gagnent 1 000 euros de dividendes en moyenne par an. Enfin, pour couper court à toute polémique, Patrick Pouyanné, assure aussi que même si le groupe connaît des difficultés avec la crise, il n’a pas l’intention de solliciter le soutien de l’Etat.
Le PDG réduit son salaire
Patrick Pouyané va réduire de 25 % son salaire fixe, à partir du mois de mai et jusqu’à la fin de l’année. En 2019, le PDG disait ne pas avoir honte de dévoiler ce qu’il gagne, au nom de la transparence, à savoir 3,8 millions d'euros par an, rien que pour le "traitement de base". Cette année, Patrick Pouyanné va donc perdre grosso modo un peu plus de 600 000 euros.
En mars, Total avait déjà annoncé un plan d’austérité. Il va le renforcer parce que même si le cours du baril remonte un peu, l’avenir reste incertain. Et le groupe vise plus de 7 milliards d’euros d’économies au global. Et pour cela, il va couper dans ses frais internes, ses investissements et geler les embauches. Ce plan sera aussi l’occasion de s’engager beaucoup plus dans la transition énergétique, assure la compagnie. L’objectif, c’est la "neutralité carbone" en 2050. Patrick Pouyanné promet "de fournir plus d’énergie avec moins d’émissions de CO2."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.