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Pénuries de médicaments : le gouvernement va rendre obligatoire la vente à l'unité de certains antibiotiques en rupture de stock

Les maladies hivernales vont bientôt faire leur retour et le gouvernement cherche à tout prix à éviter la pénurie de médicaments, notamment des antibiotiques. L'exécutif souhaite présenter plusieurs mesures.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'amoxicilline , l’antibiotique le plus prescrit en France. (FRANCK DUBRAY / PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP)

Le gouvernement se prépare au retour des maladies hivernales. Il va ainsi rendre obligatoire la distribution à l'unité de certains antibiotiques en rupture de stock, selon les informations de franceinfo de source gouvernementale, mercredi 20 septembre.

>> Pénurie de médicaments: " Le gouvernement a compris qu'il y avait un lien entre le prix, la rentabilité et la disponibilité, " selon Jérôlme Wirotius, directeur général du laboratoire Biogaran 

Concrètement, quand certains antibiotiques seront en pénurie, les pharmaciens devront les délivrer cachet par cachet au patient qui présentera une ordonnance, plutôt que de vendre la boîte entière. 

Cette vente à l’unité n’est pas très appréciée des pharmaciens, mais l’exécutif veut ainsi éviter qu’après un traitement, des boîtes à moitié consommées ne traînent dans les placards alors qu’on en manque.

D'autres mesures d'urgence concernant la fabrication

Autre mesure, déjà annoncée par Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, sur franceinfo : la possibilité pour les pharmacies de délivrer des antibiotiques sans ordonnance, à condition que le patient fasse au préalable un test.

Le gouvernement travaille aussi sur la chaîne industrielle. C’est important car ces pénuries tiennent à des problèmes de livraison de matières premières, des mauvaises gestions de stocks etc… Tout un système sur lequel planche le ministère de l’Économie.

Dans le journal Les Echos mercredi matin, Roland Lescure, le ministre de l’Industrie, annonce qu’en cas de pénurie, les hôpitaux pourront comme les industriels, fabriquer eux aussi des préparations, quel que soit les médicaments. Les pharmacies des hôpitaux, comme celle de l’AP-HP, pourront donc produire. Ce seront forcément de moins grandes quantités, mais l’objectif est de dépanner.

Le gouvernement va aussi s’inspirer de la loi Florange : si un industriel arrête la commercialisation d’un médicament jugé d’intérêt thérapeutique majeur, il devra absolument trouver un repreneur. Dans le cas contraire, l’État pourra l’obliger à céder gratuitement l’exploitation du médicament pendant deux ans, à une structure publique, à des l’hôpitaux. Une sorte de de droit de préemption.

Des hausses de prix

Côté prix, il y a un vrai bras de fer avec les industriels selon les médicaments. Mais par exemple, le gouvernement a déjà annoncé que le prix de vente de l’Amoxicilline, l’antibiotique le plus vendu en France va être relevé de 10%. Une hausse de tarif pour inciter les fabricants à privilégier le marché tricolore, à ne pas délocaliser, voire relocaliser. En échange de cette hausse de tarifs, les industriels seront obligés d’assurer des stocks et des approvisionnements dans l’hexagone.

La plupart de ces mesures seront inscrites dans le budget de la sécurité sociale qui sera présenté la semaine prochaine.

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