Pouvoir d'achat : les prix des carburants repartent à la hausse
Le cours du baril de Brent de la mer du Nord, qui sert de référence en Europe, progresse. En janvier dernier, ce baril de pétrole s’échangeait sur les marchés autour de 76 dollars, désormais, jeudi 11 avril, il avoisine plutôt les 90 dollars. Cette évolution se répercute à la pompe. D’après les chiffres du ministère de la Transition écologique, en une semaine, le prix du sans-plomb 95 a augmenté de presque quatre centimes par litre. Désormais, il coûte, en moyenne, presque 1,90 euro le litre, soit son prix moyen le plus élevé depuis le début de l’année 2024. La tendance est la même pour le gazole qui a pris 2,5 centimes en une semaine et dont le litre s’achète désormais autour d’1,8 euro.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le prix du baril remonte en ce moment. La première, un contexte géopolitique très instable, la situation au Proche-Orient complique l’acheminement du pétrole, les navires occidentaux sont attaqués par les Houtis en mer Rouge. En plus, les pays de l’Opep, le cartel des pétroliers, - qui comprend notamment la Russie et l’Arabie Saoudite - limitent toujours le nombre de barils qu’ils mettent sur le marché. En contrôlant ainsi l’offre de pétrole, ils maintiennent des prix élevés et s’assurent des rentrées d’argent.
Et puis on se rapproche aux États-Unis, de ce que l’on appelle la "driving Season", cette période où les Américains partent en vacances, multiplient les trajets et donc utilisent davantage leur voiture, ce qui augmente la demande de carburants. Les marchés anticipent ce mouvement, ils achètent beaucoup de pétrole, ce qui a tendance à faire augmenter les prix.
Les prix vont-ils continuer à augmenter ?
C’est toujours difficile de prévoir la suite, mais il est probable que les prix resteront à ce niveau encore quelque temps, car la situation géopolitique promet d’être encore délicate dans les prochaines semaines. Si les prix dépassent les deux euros le litre, tensions sociales risquent d'apparaître. D’ailleurs, l’association 40 millions d’automobilistes vient tout juste de lancer une pétition en ligne pour plafonner les prix des carburants à 1,5 euro.
Par le passé, quand les prix étaient trop élevés, le gouvernement intervenait via une indemnité carburants pour aider les automobilistes à payer les factures. Or, là, il n’a plus de marge de manœuvre financière, puisque les caisses sont vides.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.