Réforme des retraites : le gouvernement va afficher un recul de l'âge à 65 ans
Ça se précise du côté de la réforme des retraites : Elisabeth Borne présentera son projet autour du 15 décembre. Le gouvernement veut aller très vite. Le décryptage de Fanny Guinochet.
La Première ministre, Elisabeth Borne, présentera aux syndicats et au patronat sa réforme de la retraite juste avant les vacances scolaires. Elle laisse passer les élections professionnelles dans la fonction publique, qui se tiennent la semaine prochaine et auxquelles sont très attachés les syndicats (puisque cela mesure leur audience et les financements qui en découlent), pour dégainer le projet de loi retraites juste après : envoi du texte au Conseil d’État à la fin de l’année, inscription en conseil des ministres dès janvier pour une discussion parlementaire en début d'année.
Drôle de cadeau de Noël car l’exécutif part du principe qu’il n’y a jamais de bon moment pour porter une réforme aussi impopulaire, même si là, on est dans un contexte d’inflation, de guerre, de risque de coupures de courant. Le gouvernement vise une entrée rapide de ses mesures, à l’été 2023. Pour faire entrer de l’argent dans les caisses, mais aussi pour satisfaire nos voisins européens. Et, pour ça, une chose est sûre : il y aura un recul de l’âge légal de départ à la retraite.
À quel âge pourra-t-on partir en retraite ?
On ne sait pas si c'est 63, 64 ou 65 ans mais ce que l’on sait, c’est que le gouvernement va commencer par afficher le niveau le plus élevé : 65 ans contre 62 ans aujourd’hui. 65 ans, c’était la première annonce d’Emmanuel Macron, mais pendant la campagne, il l'avait adouci en parlant de 64 ans. Là, selon plusieurs sources, sa stratégie sera la même : commencer par 65 pour revenir au fil du bras de fer avec les syndicats à un peu moins. Probablement 64 ans. Olivier Dussopt, le ministre du Travail va en parler avec les partenaires sociaux qu'il reçoit jeudi 1er décembre. Avant, le ministre a pris le temps d’évoquer avec eux le minimum vieillisse à plus de 1 100 euros, l’amélioration de l’emploi des seniors, une meilleure prise en charge de la pénibilité.
Des sujets chers à la CFDT car pour limiter la contestation, le gouvernement cherche à diviser au maximum les deux grands syndicats, la CGT et la CFDT, qui sont très opposés à la réforme. Il veut marginaliser la CGT dans une contestation systématique, surtout qu’elle est affaiblie, embourbée dans la succession de Philippe Martinez et tout miser sur la centrale progressiste. À défaut d’avoir avec lui Laurent Berger, le gouvernement cherche à tout prix à ne pas l’avoir face à lui.
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