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Université d’été du Medef : coup de froid entre Emmanuel Macron et les entreprises

La traditionnelle université d’été du Medef s'ouvre lundi. Élisabeth Borne est attendue par des patrons en colère, très remontés contre la volonté du gouvernement de différer une baisse d’impôts des entreprises.
Article rédigé par franceinfo, Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Patrick Martin, président du Medef, le 5 juin 2023. (PENNANT FRANCK / MAXPPP)

Les patrons sont très remontés depuis que le gouvernement a décidé d’étaler la baisse des impôts de production sur plusieurs années. Les impôts de production sont des impôts qui pèsent sur les entreprises et l’exécutif avait notamment promis de supprimer l'un d'entre eux, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (la CVAE). Elle devait disparaître dès l'an prochain. 

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Cette semaine, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a annoncé que cette suppression ne se ferait pas d’un seul coup, comme prévu, mais progressivement, jusqu’à la fin du mandat. Le gouvernement a du mal à se priver de 4 milliards d’euros de recettes fiscales dès l’an prochain. Pour les milieux d’affaires, c’est un coup de canif dans le contrat, "l'incertitude fiscale est l'ennemie des entreprises", dit, lundi 28 août, Patrick Martin, le président du Medef, dans Le Figaro . Il va le répéter à Élisabeth Borne dans la journée.

Sans compter qu'il y a d’autres sujets de tensions. Dans le prochain budget, qu’il prépare en ce moment, le gouvernement cherche à mettre les entreprises à contribution. Par exemple, il veut baisser les primes versées aux employeurs qui embauchent des apprentis, leur faire payer un ou deux jours d’indemnités, pour tenter de limiter le coût des arrêts de travail pour la sécurité sociale. Certaines niches fiscales favorables aux entreprises sont aussi dans le viseur. De quoi inquiéter et agacer les patrons.

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La confiance entre les entreprises et le gouvernement est-elle rompue ?

Le patronat tape du poing sur la table, mais c’est la première rentrée de Patrick Martin en tant que président du Medef. Cela fait deux mois à peine qu’il a succédé à Geoffroy Roux de Bézieux. C’est une façon de montrer qu’il défend bien les intérêts de ses troupes.

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Et en face, l’exécutif, lui, cherche à arrondir les angles. Élisabeth Borne sera au Medef lundi dans la journée, mais avant elle, Emmanuel Macron va s’exprimer, ce qui n’était pas prévu. Ce week-end, le chef de l’État a enregistré un message vidéo d’une dizaine de minutes pour rassurer les entrepreneurs, signe qu’il ne veut pas laisser la grogne patronale s’installer.

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