Mondial de l'automobile 2024 : "La démocratisation du véhicule électrique passera par le marché de l'occasion", estime un spécialiste
"On a un marché de l'automobile qui est à la peine, reconnaît Clément Molizon, délégué général de l'Avere, l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique. Le mois de septembre 2024 a été le pire mois de septembre des 20 dernières années et malgré tout, l'électrique se maintient", tente de relativiser ce spécialiste, alors que la 90e édition du Mondial de l'automobile, s'ouvre lundi 14 octobre à Paris. Sur 100 voitures neuves vendues, seulement 17 sont électriques. Un chiffre bien loin de satisfaire les objectifs européens qui souhaitent interdire la vente de voitures à moteur thermiques dès 2035.
Trop chères à l'achat, pour certains les voitures électriques ne sont pas plus avantageuses à l'usage. Une idée reçue selon le délégué de l'Avere, qui insiste sur le prix de l'électricité, plus intéressant que le prix à la pompe. "La démocratisation du véhicule électrique passera par le marché de l'occasion, qui est en train de se constituer", considère Clément Molizon, conscient d'un prix à l'achat encore trop élevé.
L'impact de la réduction des subventions
Coup de massue supplémentaire sur un marché déjà en peine, le budget 2025 présenté par le gouvernement de Michel Barnier, jeudi 10 octobre, entend réduire le bonus pour la voiture électrique, avec une enveloppe globale passant de 1,5 à 1 milliard d'euros. "C'est insuffisant. Ce n'est pas la bonne direction qui est suivie", regrette Clément Molizon. L'exemple allemand n'a rien de rassurant, réduire les aides à l'achat a un effet immédiat sur les ventes.
La situation du marché automobile justifierait pour certains constructeurs de repousser la date butoir de 2035, visant à l'interdiction des ventes de véhicules à moteur thermique. "Pour les constructeurs, c’est extrêmement compliqué parce qu'on a une révolution qui est considérable, qui se passe en très peu de temps,qu'on n'a pas connue depuis le début de l'automobile", reconnaît le délégué général de l'Avere, avant d'ajouter : "On a besoin d'avoir une Europe décarbonée en 2050. Pour ça, il faut qu'en 2035, on arrête de vendre des véhicules thermiques, pour qu'en 15 ans ils puissent sortir du parc. Cette date est cruciale aujourd'hui".
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