"40 recettes en moins de 30 minutes" : Diego Alary met la cuisine à la portée de tous
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le chef cuisinier Diego Alary. Il publie "40 recettes en moins de 30 minutes" chez Hachette.
Diego Alary est le chef cuisinier le plus suivi au monde puisqu'il compte 2,5 millions d'abonnés sur TikTok. Les Français l'ont découvert et adopté en 2020 au cours de l'émission Top Chef diffusée sur M6. Chef exécutif du restaurant de Jean Imbert et Pharrell Williams, il a créé son concept solo avec le restaurant Wanderlust.
Il vient de publier 40 recettes en moins de 30 minutes chez Hachette. La force de ce livre, c'est qu'il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses : truffes au chocolat, noodles, cordons bleu, fish and chips de sardines, poulet frit aux corn flakes...
franceinfo : Comment vous définissez-vous ?
Diego Alary : Je suis quelqu'un de très curieux. J'essaie de m'inspirer un peu de tout, des endroits où je vais, des gens que je rencontre. J'essaie de m'ouvrir un maximum, de faire ce que j'aime et de prendre du plaisir.
Vous vous êtes inscrit à Top Chef, une aventure incroyable. Les Français vous ont vraiment découvert à ce moment-là, les grands chefs aussi ! Que vous a apporté cette émission ?
Déjà, ça a été un peu sur un coup de tête. Je me suis inscrit comme ça en pleine soirée. Et oui, ça a été un peu un tremplin. Ça m'a permis de connaître les gens avec qui je travaille aujourd'hui, mon équipe. Ça a été de la visibilité en plus, d'un coup, et surtout de super rencontres. On a pu voyager un peu aux quatre coins de la France, chez de super grands chefs. J'en garde de grands souvenirs.
Vous avez des origines portugaises et espagnoles. Vos grand-mère et mère vous ont vraiment inculqué les odeurs de cuisine, les plats savoureux, les plats colorés aussi. Elles sont à l'origine de cette passion ?
Depuis tout petit, ma mère cuisine énormément et à un moment de ma vie, je me suis posé la question "Quoi faire ?" Inévitablement, la cuisine est venue et ça a tout de suite fonctionné.
"Ce que j'ai vécu très jeune avec ma grand-mère, ma mère, en cuisine, s'est révélé être une évidence."
Diego Alaryà franceinfo
L'idée de vous mettre sur TikTok est arrivée en plein confinement, vous n'en pouviez plus. Vous ouvrez votre frigidaire et vous dites : "Tiens, je vais faire la recette de ce guacamole flambé à la tequila". Ça va être un énorme carton et on a l'impression que, vous-même, vous avez été submergé d'émotions à l'idée de voir le nombre de personnes qui ont réagi et aimé.
C'est vraiment le nombre de personnes qui reproduisaient la recette qui m'a beaucoup étonné au début. Je me suis lancé un peu comme ça parce qu’avec le Covid-19 et le premier confinement, je me suis dit : "Tous les restaurants ont fermé. Tu ne vas pas rester chez toi à tourner en rond. Trouve un truc !" Et je ne sais pas, j'ai pensé à TikTok parce qu'il n'y avait pas grand-monde sur ce réseau, aucun chef. Pourquoi guacamole flambé à la tequila ? J'en reviens à Top Chef parce que c'est un peu le plat qui m'a éliminé, du coup, je me suis dit : "Il faut se lâcher, fais ça pour la première vidéo, c'est marrant."
Je ne vois pas les chiffres. Je vois le nombre de personnes qui m'envoient des messages, qui réagissent, qui refont les recettes. C'est ça qui est incroyable. C'est ça qui me permet de garder les pieds sur terre.
"Les gens m'ont donné beaucoup de force, en me suivant sur Tik Tok. Ça m'a aidé à continuer à produire des vidéos et maintenant, ça m'aide pour d’autres projets."
Diego Alaryà franceinfo
Votre père a été très important aussi dans votre vie. Il est artiste-peintre et il vous a donné l'amour de la couleur, des volumes et de l'aspect de la texture. Les deux mêlés, père et mère, sont finalement les fondements de votre cuisine.
Oui, et ils sont très complémentaires dans l'apprentissage. Ma mère aime toujours rajouter ses trucs, apporter son grain de sel. Elle est très famille, reçoit les gens, etc. Et mon père, lui, est plus perché, plus artiste. J'ai deux parents très différents et j’en suis très content.
Qu'est-ce qui vous fait rêver aujourd'hui ?
Moi, ce qui me fait rêver, c'est d'ouvrir mon adresse. J'ai déjà l'idée en tête. J'ai déjà le concept. C'est compliqué d'ouvrir un restaurant actuellement. 2021, c'était bien, 2022, ça sera mieux.
Quand on ouvre ce livre, la première chose que vous demandez au lecteur, c’est de se faire confiance. Vous avez manqué de confiance ?
Oui, j'ai manqué de confiance quand j'ai eu mes premiers postes de chef de cuisine. Toujours aujourd'hui d'ailleurs ! Parfois, j'en manque. Il ne faut pas se poser trop de questions, il faut y aller. Même au début du livre, j'écris : "Mets un petit son, ouvre ton frigo et vas-y !" C'est ce qu'il faut faire et même si on se trompe un peu, ce n'est pas grave, on apprend toujours de ses erreurs.
Vous avez entrepris beaucoup de choses, notamment d'aller taper à la porte de Jean Imbert. Vous n'avez aucun diplôme en poche à ce moment-là, il vous a fait confiance le temps d'un stage. Derrière, vous avez fait l'école Ferrandi pendant deux ans. Ensuite, il y a eu Guy Savoy, Alain Ducasse...
Moi, j'ai beaucoup appris des autres, des grands chefs. Quand je vois un peu mon évolution en deux ans, c'est aussi grâce à ces gens qui m'ont fait confiance, qui m'ont soutenu, qui m'ont aussi apporté des idées, dont je me suis inspiré. Je suis hyper content que les gens aient cette confiance en moi, j'essaie de la leur rendre.
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