"La meilleure des finesses, c'est la simplesse", Gérard Lanvin à l'affiche du film "J'adore ce que vous faites"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’acteur et chanteur, Gérard Lanvin. Il est à l’affiche du film "J'adore ce que vous faites" et sera en concert à l’Olympia, en famille, le 27 mai prochain.
Césarisé en 1995 pour le film Le Fils préféré de Nicole Garcia et pour Le Goût des autres d'Agnès Jaoui en 2001, Gérard Lanvin a démarré au café-théâtre aux côtés de Coluche et de Martin Lamotte. Il s'est imposé dans des rôles virils, mais aussi dans des rôles de comédie. L'acteur est aussi chanteur puisqu'en mai 2021, il a sorti avec son fils Manu Lanvin, l'album Ici-bas. Un concert est prévu le 27 mai 2022 à l'Olympia. Il est à l'affiche, ce mercredi 18 mai 2022, du film J'adore ce que vous faites de Philippe Guillard avec Artus.
franceinfo : Vous jouez votre propre rôle et j'ai l'impression que ce film est un peu la définition de qui vous êtes dans la vraie vie.
Gérard Lanvin : Oui. De toute façon, c'est la vie d'un acteur qui va sur un tournage américain, faire une partie française. Ce sont les vies qu'on a en général. Il se trouve que là, on présente cette profession au public. On lui explique comment un acteur prend le train et les incidences de la notoriété.
Les incidences de la notoriété ont ça de bien, qu'il y a beaucoup d'amitié de la part des gens, mais il y a aussi parfois de l'envahissement.
Gérard Lanvinà franceinfo
Vous allez rencontrer un personnage qui s'appelle Momo. C'est l'homme à tout faire, il sait tout faire : réparer la piscine, faire à manger, organiser des choses, mais surtout, il est très fan de vous. Ça vous est déjà arrivé de vous retrouver dans une situation aussi dramatique ?
Non, non, jamais. Moi, au départ, je pars des marchés donc le contact avec les gens est très simple parce que dans mon parcours d'acteur, dans ma vie professionnelle, ils ont vu que je n'utilisais pas cette notoriété pour exister d'une autre manière, c'est-à-dire avoir la plus belle table au restaurant etc... Je ne vis pas comme ça. Ils ont compris que j'étais dans la simplicité du truc.
Vous avez quitté la maison très tôt. Ça n'a pas été facile. Vos parents n'étaient pas du tout d'accord que vous arrêtiez vos études. Vous vous êtes retrouvé à devoir survivre, faire des petits boulots pour vivre, manger, construire. Ca a joué de débuter de là ?
Oui, sauf que l'époque me le permettait. Les années 80 permettaient largement d'aller vers des solutions plus idéales que celles qu'on nous proposait, c'est-à-dire les schémas classiques d'une carrière possible à commencer, après les échelons à monter, toutes ces hiérarchies un peu particulières à certains boulots. Je les ai refusées.
Mon émotion, c'était d'être libre, quitte à faire les boulots peu représentatifs.
Gérard Lanvinà franceinfo
Le théâtre vous a toujours fasciné. Très tôt, vous êtes allé voir Coluche, Miou-Miou pendant des années. C'est vraiment quelque chose qui vous touche, est-ce que c'est le point de départ ?
Le café-théâtre oui. Moi, j'étais aux Puces de Saint-Ouen, j'ai rencontré Martin Lamotte, j'avais un stand de fripes américaines, il était très client de ça. J'ai rejoint l'histoire parce que Martin m'a demandé si je connaissais quelqu'un qui avait un camion. Il avait pris une menuiserie dans le Marais, rue Rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, ça s'appelle le Point-Virgule aujourd'hui. J'ai dit : 'moi, j'ai un camion, c'est pour faire quoi ?' Pour débarrasser des gravats. Et on a construit ce lieu pendant un an et demi avec Roland Giraud, Martin Lamotte, Anémone. Il existe encore à l'identique. Si les gens vont voir un spectacle au Point-Virgule, ils peuvent rentrer dans un endroit qui n'a jamais bougé, il est resté à l'identique.
C'est une fierté ça ?
Oui, parce que je suis passé devant il n'y a pas longtemps. J'ai toujours la nostalgie du quartier. J'adore et le Marais. Je ne vis plus ici, mais quand je viens à Paris, je vais faire un tour devant le Point-Virgule.
On se demande comment vous avez fait pour garder cette simplicité.
Moi, j'aime être seul. Chez moi, je vis à la campagne, j'ai une vie calme, heureuse. Pour moi, la meilleure des finesses, c'est la simplesse. A partir de là, d'aller dans les soirées mondaines où des gens, par intérêt, rencontrent des gens qui sont là par obligation, je ne sais pas faire ça. Donc je ne me force pas, c'est ma nature depuis toujours.
Un mot sur la scène que vous partagez avec votre fils, Manu, pour l'album Ici bas. L'Olympia arrive le 27 mai prochain. C'est aussi devenu l'une des facettes de votre vie ?
C'est extraordinaire. Là, on revient de Suisse, on a fait deux concerts. Je me suis dépucelé devant du public et tout d'un coup, je suis en face de cet Olympia et je me dis : j'ai fait ça avec Coluche tellement de fois. Maintenant, c'est mon tour. Ça fait bizarre. Mais autant j'avais le trac, autant maintenant je sais que ça fonctionne parce que ce sont vos mots et vous les dites à des gens qui ont envie de les entendre. Et en plus, c'est amener une force terrible derrière vous qui est un groupe exceptionnel. C'est une aventure incroyable qu'on a tous vécu avec ce premier confinement, au lieu de s'emmerder, mon fils et moi, on était à Paris, on a travaillé sur un album.
On a le sentiment que ce lien est très fort et d'ailleurs, se renforce de plus en plus.
Oui, il est très fort. J'ai deux fils et le plus jeune est au Brésil, il est DJ et il viendra à l'Olympia avec nous. On va être comme Joe Cocker à l'époque de Mad Dogs and Englishmen, c'est-à-dire qu'il y aura la famille, ma petite-fille, tout le monde sera sur scène, sauf les chiens.
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