"Roses", nouvel album de Kimberose : " La musique, c'est mon refuge, c'est vraiment mon jardin secret"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 1er octobre 2024 : l’auteure, compositrice et interprète, Kimberose. Elle est de retour avec un nouvel album, "Roses" et sera à la Salle Pleyel le 20 novembre.
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
Kimberose, lors d'un festival à Perpignan, le 29 juillet 2022. (CLEMENTZ MICHEL / MAXPPP)

Diva, chanteuse à la voix d'or, Kimberose est capable de chanter du jazz, de la soul, du blues, du rock. Depuis son arrivée sur le devant de la scène, elle n'a jamais cessé d'être encensée, soutenue. Quand on l'écoute, on entend du Billie Holiday, du Nina Simone, du Ella Fitzgerald...

On découvre aussi une détermination, une énergie à la Tina Turner qu'on a pu ressentir à travers son duo avec Grand Corps Malade, par exemple, dans la chanson Nos plus belles années ou encore avec sa chanson Georges qui rend hommage à son père disparu quand elle avait 20 ans. Aujourd'hui, elle est de retour avec un nouvel album, Roses. Douze nouvelles chansons dont une avec Nile Rodgers.

franceinfo : Dans votre nouvel album, anglais et français se mélangent. Cela signifie que ça y est, on a enfin trouvé qui est Kimberose ?

Kimberose : En tout cas, moi j'ai eu la sensation de me trouver encore plus avec cet album. C'est vrai, je suis allée chercher dans des racines que j'avais un peu mises de côté avec cette langue, le français, qui est aussi ma langue.

"Rendre hommage à mes deux langues, le français et l'anglais, sans me mettre de barrière et juste me faire plaisir, ça m'a fait beaucoup de bien."

Kimberose

à franceinfo

Pourquoi Roses ? Parce que c'est épineux la vie ?

Complètement. Pour ça, mais aussi pour plein d'autres raisons, puisque la rose, c'est la beauté et ses épines, et je trouve que ça nous ressemble. On est toujours fait de plusieurs choses. On n'est jamais seulement doux, on est changeant. Et en même temps, la rose, je trouvais ça joli parce que ses cycles ressemblent à nos vies. La rose naît, pousse, fleurit, elle s'épanouit et puis un jour, elle fane et puis elle renaît d'une certaine manière à travers d'autres.

Vous avez souvent chanté avec une urgence de vivre, avec cette notion de manque. Votre père y a beaucoup contribué. Là, il y a une chanson qui s'appelle Miss You. Le manque fait aussi partie de votre personnalité ?

C'est peut-être un peu dramatique de dire ça de cette manière-là, mais j'ai l'impression de vivre avec un petit morceau de cœur en moins depuis qu'il n'est plus là. C'est drôle que vous parliez de lui, parce que cette chanson ne s'adresse pas forcément à lui, mais il est quelque part, c'est sûr. C'est en écoutant cette chanson, quelques mois après que je me suis rendu compte qu'elle faisait référence à ça aussi. Bien sûr.

Que gardez-vous de lui ?

Mais je garde tout. Justement, je garde ses épines. Je garde aussi la beauté de ses pétales, de toutes les choses qu'il m'a transmises. Et puis surtout la musique. Parce que je pense que ça vient aussi de lui. C'était quelqu'un qui aimait beaucoup la musique, qui écoutait énormément de musique et qui m'a toujours encouragée à faire de la musique.

Il y a cette voix omniprésente qui vous représente. Que représente-t-elle pour vous en tant que chanteuse ?

J'ai eu de la chance de naître avec cette voix. Elle m'a offert énormément de cadeaux dans la vie. Elle m'a permis de faire un métier que j'aime par-dessus tout et elle m'a emmenée faire des concerts dans la France entière, à l'étranger parfois. Elle m'amène à rencontrer des gens extraordinaires, à rencontrer le public et sans cette voix, je n'aurais pas vécu tout ça. Je lui suis très reconnaissante.

Un mot sur Nile Rodgers. Une participation de cet artiste, ce n'est pas rien, c'est rare. Comment est-ce arrivé ?

C'est un truc de fou. Ça a commencé à "Taratata". Je l'ai croisé sur un plateau il y a quelques mois maintenant, et nos agents de l'époque se connaissaient. Ils nous ont présentés. Une rencontre dans un couloir de l'émission mythique "Taratata". Encore aujourd'hui, franchement, je ne réalise pas trop. Pour moi, c'est juste une légende de la musique et le fait de faire un featuring avec lui sur mon album, encore une fois, c'est une immense chance.

Est-ce que la musique vous permet enfin de dire ce que vous avez sur le cœur ? Je pense à la chanson Fleur de peau où vous dites justement que vous regrettez d'avoir abîmé votre santé mentale à cause de votre sensibilité.

Oui, c'est vrai. La musique m'offre une plateforme pour tout dire d'une certaine manière. Et même dire les choses qu'on n'arrive pas forcément à dire en parlant. C'est mon refuge, c'est vraiment mon jardin secret. Et là, sur cet album justement, le jardin est ouvert. Je sais que ce sont des émotions qui nous relient tous les uns aux autres parce qu'on traverse tous ça, on traverse tous la joie, les peines de cœur, les déceptions et le manque de certaines personnes qui ne sont plus là.

"Dans ma musique, je parle de sentiments humains qui je pense, nous connectent vraiment tous les uns aux autres."

Kimberose

à franceinfo

Pour terminer, je voudrais qu'on parle des concerts et de la tournée. Il y a la Salle Pleyel, le 20 novembre prochain. C'est une salle mythique, avec une acoustique très particulière. Monter sur scène, c'est quoi ? La cour de récréation, le moment magique ?

Oh, c'est un peu ça, mais c'est au-delà de ça. C'est aussi un peu l'étape ultime. J'ai commencé cet album à la maison, un peu seule, au retour d'une tournée. Un peu down de me retrouver dans la vie normale, cette transition est parfois un peu difficile à faire. Et puis là, écrire ces chansons pendant des mois, les faire en studio et ensuite pouvoir les faire vivre sur scène, les partager dans un moment d'immédiateté avec le public, de voir les visages, c'est incroyable. J'ai trop hâte. C'est quelque chose que j'attends avec tellement d'impatience. Je saoule tout le monde avec ça en ce moment, je ne parle que de ça !

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