Son enfance, ses parents, ses succès aux États-Unis et en France... David Hallyday se raconte dans son autobiographie "Meilleur album"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 13 décembre 2023 : l’auteur, compositeur et musicien David Hallyday. Il publie une autobiographie intitulée "Meilleur album", aux éditions du Cherche-Midi.
Article rédigé par franceinfo, Elodie Suigo
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Publié Mis à jour
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Le chanteur David Hallyday. (franceinfo)

Tout comme ses parents Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, David Hallyday est artiste et plus précisément chanteur, compositeur et multi-instrumentiste. Avant de naître le 14 août 1966, le ventre de sa mère qui l'abritait était déjà sous le feu des projecteurs. Cela fait donc 57 ans que ses faits et gestes sont scrutés, commentés, fantasmés souvent. Comme le dit le titre High (1988) qui reste son plus grand succès personnel, il a su s'élever et s'accomplir. Depuis la disparition de son père et après les nombreuses procédures qui ont suivi, il a décidé de se raconter dans une autobiographie intitulée Meilleur album, sortie aux éditions du Cherche-Midi. 

franceinfo : Cette autobiographie, c'est l'histoire de votre vie, de votre famille. N'est-ce pas d'abord une furieuse envie de dire et de raconter qui vous êtes ?

David Hallyday : C'est vrai que dans ces métiers-là, on parle toujours beaucoup à votre place. On m'a toujours prêté certaines personnalités, parfois justement, parfois un peu injustement. C'est pour ça que je pensais que c'était intéressant de souligner un petit peu cette manière dont je me suis construit dans la musique, mais individuellement. Je trouvais que c'était, d'un point de vue psychologique, aussi intéressant de m'exprimer sur ce sujet, de raconter ma manière de percevoir la vie au milieu de tout ça.

Vous avez très vite compris que la musique était faite pour vous, notamment quand vous étiez dans la pièce totalement consacrée à votre père, avec cette guitare électrique blanche Telecaster qui était accrochée au mur. Vous dites d'ailleurs que vous avez compris à ce moment-là que vous étiez fait pour ça.

J'ai été tout de suite doté d'une espèce de don, cette compréhension rythmique. Petit, je jouais de la batterie plutôt pas mal et mes parents se regardaient entre eux en se disant : " Il est bizarre cet enfant". Et donc, j'ai été très soutenu par eux. Ils ont compris très vite que j'allais en faire quelque chose. Personne ne savait comment, mais je me suis développé comme ça.

"La musique, c'est plus qu'une passion. J'appelle ça une vocation."

David Hallyday

à franceinfo

Vous dites que la batterie va devenir une bulle et on comprend que la musique vous a sauvé. En quoi vous a-t-elle sauvé ?

De beaucoup de choses. Quand on est compositeur, on est seul face à soi-même. On a la faculté d'être un peu introverti et seul. C'est pour ça que j'ai toujours été assez solitaire finalement. J'aime la solitude. Pas tout le temps évidemment, mais j'aime me retrouver un petit peu dans ces mêmes situations quand je compose. Alors qu'un interprète chante les chansons des autres, il est tout le temps devant et jamais vraiment seul. Heureusement que j'ai les deux parce que ça m'a sauvé de beaucoup de choses. J'ai pu me replier un peu sur moi-même et en faire quelque chose de positif et pas simplement attendre que ça se passe pour interpréter quelque chose.

Quand High est sorti, vous êtes arrivé en France et l'album est resté 15 semaines en tête du Top 10 de toute l'Europe. Pourtant, vous prenez la décision de repartir aux États-Unis. Votre mère vous en a beaucoup voulu et je crois que c'est l'un des rares accrochages que vous avez eus ensemble ?

Elle ne m'en a pas voulu, mais j'avais quand même quelques reproches. C'était plutôt une non-compréhension.

"À cette époque-là, je n'étais pas prêt à entendre toutes les questions qui ne parlaient pas de musique et qui ne parlaient que de ma situation privée."

David Hallyday

à franceinfo

C'était très people et je ne comprenais pas au début, parce que venant des États-Unis où j'avais vécu toute ma vie, je n'étais pas prêt à ça. Quand j'allais dans d'autres pays, on me parlait un petit peu de mes parents parce qu'ils étaient connus partout en Europe, mais pas autant. Ici, j'avais l'impression qu'on ne s'intéressait pas à ce que je faisais et j'en ai eu marre. J'ai dit : "je vais repartir aux États-Unis, faire mes groupes."

C'est en 1999 qu'on me propose de composer l'album pour mon père, Sang pour Sang, sous la bonne idée de Yan-Philippe Blanc, quelqu'un de génial et assez visionnaire qui m'a dit : " On va faire l'album 'Sang pour sang' pour ton père et derrière, on va faire ton premier album en français". Je n'avais jamais chanté en français et je ne savais pas si ça allait être bien, j'avais des doutes. Et je me suis dit : ce n'est pas grave, on y va, de toute manière ça ne marchera pas.

On a fait Sang pour sang pour mon père qui a cartonné et puis derrière, j’ai fait mon premier album en français, Un paradis / Un enfer, dans lequel il y avait des chansons comme Tu ne m'as pas laissé le temps et tout d'un coup, il y a une espèce de deuxième vie artistique pour moi qui s'est produite en France. Je suis toujours resté.

À quoi pensait le petit garçon qui est sur la couverture ?

C'est une photo qui a été prise à la campagne dans notre maison de Loconville. On faisait pas mal de spectacles pour nos parents, on les faisait payer un franc à l'époque pour assister à notre merveilleux spectacle !

Est-ce que le petit garçon qui est sur cette photo est fier de l'homme que vous êtes devenu ?

Je pense que oui. On peut se regarder tous les deux en face, il n'y a pas de problème.

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