Vianney : "Je suis libre et quand on est libre, on est heureux"
Vianney est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie toute cette semaine. L'occasion de revenir sur cinq moments forts de sa vie, sur cinq chansons de son répertoire extraites de ses quatre albums, parmi lesquels le petit dernier qui renferme des duos et des trios : À 2 à 3. En moins de dix ans, il a su s'imposer sur la scène musicale française avec des titres qui célèbrent le sentiment amoureux, la séparation, la famille, la nostalgie, les saisons, la solitude, mais le tout systématiquement avec le sourire.
Ses titres Pas là, Je m'en vais, Veronica, Beau-papa ou encore ses collaborations avec Gims sur le titre La même ou encore avec Ed Sheeran sur Call On Me, ont d'ores et déjà été incorporées dans toutes les playlists. Un parcours jalonné de nombreux prix comme le dernier en date, en 2024, celui de l’artiste masculin de l’année aux Victoires de la musique. Vianney est donc devenu une voix qui compte sur scène, dans les médias, à la radio, mais aussi à la télévision avec son rôle du jury dans l'émission "The Voice". Rangé des concerts pour le moment, celui qui aime vivre en osmose avec son public et les artistes qui font partie de son cercle se dévoile en cinq parties.
franceinfo : Vous avez su traduire nos émotions face au monde, avec des titres très forts comme L'homme et l'âme, après l'assassinat du père Hamel. Toujours soucieux des autres, cette sensibilité est-elle finalement parfois lourde à porter ? Abîme-t-elle ?
Vianney : Je n'ai pas le sentiment que ça m'abîme. Je pense que j'ai une bonne base sur mon rapport à l'autre grâce à mes parents. Mais n'empêche que d'être au contact des gens et d'avoir leur soutien pendant ces années, ça m'a donné une responsabilité qui m'a élevé. Ça ne m'a pas abîmé, au contraire, loin de là. C'est l'inverse.
"Les gens m'ont vraiment rendu meilleur."
Vianneyà franceinfo
Vous avez sorti, il y a quelques temps, un nouvel album À 2 à 3 dans lequel vous avez invité des amis artistes très différents, Florent Pagny, Gims, Boulevard des Airs, Zazie, Mika, Jean-Louis Aubert, Renaud, Ben Mazué, Éric de Villers, ancien sans-abri, rencontré par l'intermédiaire d'Hiver Solidaire, une association dans laquelle vous êtes engagé. Comment est né cet album ?
Petit à petit, au fil des rencontres, avec des gens avec qui je m'entendais réellement bien. Il se trouve qu'en plus, on avait à chaque fois cette passion commune de la chanson ou de la musique. Quand tu t'entends bien avec des gens, tu veux les revoir et si en plus, tu as une passion commune, tu veux la partager. J'ai déjà fait une première partie avec Janie, puis Ed Sheeran, Mika, et petit à petit, je le faisais avec les gens que je rencontrais et ça a fait plusieurs duos et quelques trios. J'ai mis tout simplement le tout dans un album.
Vous êtes quand même allé chercher des personnalités très emblématiques.
Il y a vraiment des patrons, c'est vrai. Il y a des gens plus débutants, d'autres qui sont de ma génération qui sont au début d'un truc mais qui ont déjà quelques années et puis il y a vraiment les pères : Zazie, Florent Pagny, MC Solaar, Renaud, Jean-Louis Aubert. Évidemment, ce sont des patrons.
Comment fait-on pour réussir à travailler sur un texte à quatre mains avec Zazie ? Elle qui est tellement pointue au niveau des textes, des mots, des transitions.
En fait, elle est tellement intelligente que ça ne peut que bien se passer.
Le titre de la chanson c'est Comment on fait ?
Oui. Il y a plein de choses qu'on n'imagine pas quand on fait un duo avec quelqu'un. Il y a mille raisons que ça se passe mal aussi parce que tu as un aspect juridique ou administratif entre les labels. Tu écris la chanson avec l'autre, tu as les droits d'auteur etc. Bon, merci mon Dieu, tout s'est toujours bien passé et pourtant, en effet, il y a des gens comme Zazie qui ont du métier. Elle a beaucoup de métier, d'expérience, donc ça peut me pétrifier, elle peut être déçue. Sauf qu'elle a vraiment cette intelligence énorme, tout le temps, à comprendre l'humain qu'elle a en face d'elle et à s'adapter. Et c'est aussi pour cela que c'est une des dernières de sa génération.
"Zazie est toujours là parce qu'elle sait faire avec l'autre, elle aime l'autre."
Vianneyà franceinfo
Tout comme ça s'est bien passé avec Ed Sheeran. Call On Me est devenue une chanson incontournable. Cette chanson a été une évidence ? En tout cas, ça a été une évidence de rencontrer Ed Sheeran, qui a quand même des valeurs un peu identiques aux vôtres.
C'était une évidence de faire de la musique ensemble à partir du moment où on s'est rencontrés. Ça, on n'a pas réfléchi et on s'est dit : "On fait de la musique". D'ailleurs, ça a un peu paniqué ses manageurs puisqu'Ed est dans une sphère internationale énorme où tout est négocié, tout est contractualisé tout le temps. Mais entre nous, il n'y avait pas ces étapes. On n'a pas réfléchi, on a fait nos trucs dans nos coins, ce qui a un peu mis le rush partout après. Mais pour nous, l'évidence, c'était de faire de la musique. Je suis arrivé avec un couplet et on a fait Call On Me, et comme on était ensemble, on a fait d'autres chansons.
Je sais que c'est une question à laquelle répondre est difficile, mais quelle est la chanson qui vous touche le plus ?
Ce n'est pas le chanteur. Je ne hiérarchise pas les artistes. Mais dans l'émotion, c'est la chanson avec Renaud, Maintenant. J'ai réussi à dire des trucs dedans qui m'ont vraiment fait du bien au moment où je les ai écrits, posés. De la chanter encore aujourd'hui, ça me fait vraiment quelque chose de positif. J'ai réussi à dire des trucs à mes enfants, à mes proches, à mes parents et en même temps, sans que ce soit trop fermé sur mon petit moi, j'ai essayé de voir les choses plus largement.
Heureux de ce parcours, de cette vie ?
Bien sûr que je suis content. Je suis content parce que je suis libre. Je suis réellement libre de faire ce genre d'album et de dire à mon label : je suis en train de faire cela, et il me suit toujours et je n'ai pas de maison de disques qui me contraint. Je suis libre, donc quand on est libre, on est heureux.
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