Après le pétrole, les Saoudiens veulent devenir les rois des jeux vidéo et de l’e-sport
Ce n'est pas un mirage ou une lubie. Dès cet été, l'Arabie saoudite organisera la première coupe du monde d'e-sport. Les vainqueurs se partageront une dotation faramineuse de 60 millions de dollars, de quoi susciter un engouement planétaire.
Le prince héritier et futur roi du royaume, Mohammed ben Salmane, dit MBS, adore les jeux vidéo, une véritable passion chez lui depuis l'enfance. Et, le prince entend faire de l'Arabie la plaque tournante internationale d'un secteur qui fait fureur chez les jeunes. Le fonds d'investissement saoudien, le PIF, a déjà racheté des studios de production américain, et espère même produire localement d'ici 2030 un jeu pour console.
L'idée est de diversifier l'économie nationale pour sortir du tout pétrole. 38 milliards de dollars d'investissement ont été programmés dans le secteur des jeux vidéo et du sport électronique avec, à la clé, la création de près de 40 000 emplois. L'objectif est d'atteindre 1% du PIB national en 2030. Développer le sport électronique, c'est aussi un outil de soft power, de pouvoir d'influence, pour promouvoir une nouvelle image du royaume afin de faire oublier le bilan très critiqué par les ONG des droits humains en Arabie saoudite.
Bientôt une cité du jeu au Maroc
Un autre pays arabe nourrit aussi de grandes ambitions dans les jeux vidéo et l’e-sport : le Maroc. Le pays n'a pas le poids financier de l'Arabie mais entend bien devenir la référence de ce secteur sur le continent africain. Le royaume, qui compte quatre millions de joueurs, est à l'origine de la création l'année dernière de la Confédération africaine des sports électroniques, basée à Casablanca.
Le Maroc organise déjà des compétitions, comme le championnat de football électronique, présenté comme le premier à avoir lieu sur le continent africain. Un salon des jeux vidéo vient de se tenir ce week-end à Rabat. Il a réuni des créateurs de programmes, des start-ups ou encore des fournisseurs de matériels.
Signe du développement rapide de cette nouvelle industrie, les autorités marocaines comptent investir 24 millions d'euros pour la construction de la "Rabat Gaming City", la cité du jeu de Rabat. Un chantier, qui, selon ses promoteurs, devrait démarrer en septembre prochain.
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