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Costume pare-balles, véhicule blindé ou vélo sans protection... Comment s'organise la sécurité des dirigeants étrangers

À l'étranger, la protection des dirigeants varie selon les pays. 

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La voiture sécurisée de Joe Biden lors de son investiture le 20 janvier 2021.  (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

La gifle reçue par Emmanuel Macron lors de son déplacement dans la Drôme mardi 8 juin a suscité une condamnation unanime de la classe politique. Selon une source sur place, il n'y a "pas [eu] d'erreur de sécurité" dans le dispositif. Les précautions nécessaires avaient été prises, mais "le risque zéro est impossible". Tour d'horizon des mesures de sécurité des autres présidents et chefs de gouvernement dans le monde.

>> Emmanuel Macron giflé : condamnation unanime de la classe politique

Commençons par l'une des protections les plus extrêmes, celle du président américain. Nom de code : Potus. Il est entouré pas les hommes du "secret service", les services secrets. Surentraînés, hyper-vigilants, ils ont entre leurs mains la vie du chef d'État depuis 1901. En tout, 3 200 agents travaillent pour les services secrets et sont chargés de la protection du président, du vice-président et de leur famille, ainsi que de la lutte contre la fausse monnaie. Ils calculent chaque mouvement du président et si, comme Donald Trump, le dirigeant aime serrer des mains, il doit avoir leur accord.

Des gardes du corps très visibles

Ces gardes du corps d’exception sont toujours habillés de la même façon : costume-cravate, badge, oreillette et au moins une arme. Pourquoi sont-ils si visibles ? Pour justement attirer le regard sur eux pendant que d'autres agents, habillés en civil, se mêlent à la foule, écoutent les conversations et remarquent d'éventuels comportements dangereux. Les services secrets sont des spécialistes des comportements humains et savent repérer le stress. Autour du président, lorsqu'il fait un discours, des snipers également sont postés. Les services secrets enquêtent avant chaque déplacement pour voir où un tireur pourrait se cacher et positionnent à cet endroit des hommes.

Le président américain se déplace avec sa propre voiture aux États-Unis, comme à l'étranger. Surnommée "the beast", la bête en français, cette limousine est blindée et pèse huit tonnes. La carrosserie mesure 20 cm d'épaisseur et la porte du président est aussi lourde que celle d'un Boeing 747. Une protection extrême, car les États-Unis ont déjà été témoins de l’assassinat de quatre présidents. Si un Américain tente de gifler le chef d’État, il risque jusqu’à 10 ans de prison.

Un costume pare-balles

Le protocole est encore plus renforcé quand le président américain se rend à l'étranger. Pour sa sécurité, beaucoup de secret entoure évidemment les déplacements du président. Parfois, on a quelques infos après coup. Comme par exemple en 2012, lorsque Barack Obama s'est rendu en Colombie. Certains se sont demandés pourquoi son costume avait l'air un peu grand. C'est qu'en fait, il était doublé d'un gilet pare-balles. Le président portait également sur lui un antidote en cas d'empoisonnement, et l'eau qu'il a consommée ne provenait pas d'une source locale mais avait directement été apportée de Washington.

Lors de ses déplacements à l'étranger, les services secrets du président protègent aussi le lieu où il dort. Au Mexique et au Brésil, on sait que 10 étages du Hilton avaient été réservés pour être sûr que personne ne s'approche de Potus.

Combien d'étages l'équipe de Biden a-t-elle réservé pour sa tournée en Europe qui débute mercredi ? On ne sait pas encore. L'une des étapes importantes sera le sommet avec Vladimir Poutine du 16 juin à Genève. En plus des forces de l’ordre et de l'armée helvétique, 1 000 agents spéciaux américains et russes sont attendus. La Suisse a annoncé qu'elle fermerait son espace aérien pendant la rencontre.

Aux Pays-Bas, le Premier ministre va au travail à vélo

Dans d'autres pays, la sécurité autour des dirigeants est plus détendue. Au Portugal, le président Marcelo Rebelo de Sousa n'a pas peur. Il n'a pas de chauffeur, il fait ses courses lui-même, parfois habillé en short. L'été dernier, ce ne sont pas ses gardes du corps qui l’ont sauvé, mais lui, qui s’est jeté à la mer pour venir en aide à deux jeunes touristes entraînées par les vagues. Il prend aussi volontiers des selfies avec ceux qui lui demandent.

Aux Pays-Bas, le Premier ministre Mark Rutte, comme beaucoup d’habitants, est un grand adepte du vélo. Ce n’est parce qu’il est chef du gouvernement qu’il va arrêter de pédaler. Une photo a fait en 2017 le tour du net : on voit Mark Rutte garer son vélo dans la cour du palais royal avant une entrevue avec le roi. Il a même expliqué pourquoi il allait travailler à vélo en affirmant qu'il s'agissait d'un geste pour la planète, pour sa santé et pour promouvoir les infrastructures du pays, l’un des précurseurs du vélo-boulot-dodo.

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