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Élection présidentielle américaine : ce qui change, ce qui ne change pas

À quelques heures du vote, quelques fondamentaux sur cette présidentelle hors normes : ce qui change (vote anticipé massif, coûts de campagne faramineux), ce qui ne change pas (les grands électeurs, les ''swing states'').

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des électrices américaines remplissent leur bulletin de vote au bureau de vote de l'Union Market à Washington, aux États-Unis, le 3 novembre 2020. (SHAWN THEW / EPA)

C'est une certitude et les reporters de franceinfo mobilisés sur ce scrutin hors normes vous le racontent depuis plusieurs mois déjà : cette course à la Maison Blanche ne ressemble à aucune autre.

Premier record à signaler à quelques heures du vote, celui du vote anticipé : tout le monde a voulu voter ! Avant même la fin de la campagne, 98 millions d'électeurs à cette heure ont fait connaître leur choix : un chiffre sans précédent. Pour vous donner une idée, cela représente déjà 70% du total des votes en 2016 lors du précédent scrutin.

Évidemment, cela ne préjuge pas du résutat, mais traditionnellement le vote anticipé qui est plutôt favorable aux démocrates. Beaucoup d'artistes d'ailleurs ont mis leur vote en scène sur les réseaux sociaux, comme la mega star Lady Gaga, qui avant de chanter pour un meeting de Joe Biden lundi soir s'est filmée sortant de sa voiture avec d'immenses bottes roses pailletées - en pleine nuit - pour aller poster son enveloppe.

Le succès du vote anticipé s'explique en partie en raison du coronavirus : le dispositif a été étendu, assoupli (beaucoup d'Américains n'ont pas voulu se déplacer dans un bureau de vote un jour de forte affluence)... mais aussi à l'intérêt du duel entre Donald Trump et Joe Biden.

Offensive judiciaire des républicains

Sur le papier c'est plutôt une bonne nouvelle, le signe d'une réelle vitalité démocratique... Sauf que le camp républicain a engagé plusieurs actions en justice contre ce système de vote par correspondance. Donald Trump ne cesse de répéter que cela va donner lieu à une fraude électorale massive, provoquer "la violence" dans les rues.

L'actuel président exige par ailleurs que seuls les résultats disponibles ce soir soient pris en compte, alors que le décompte de ces millions de votes anticipés prendra plusieurs jours.

Ce qui ne change pas: le système des grands électeurs

Les Américains ne votent pas directement pour leur président, mais pour de grands électeurs, qui à la mi-décembre se réuniront pour désigner le 46è locataire de la Maison Blanche. Plus un État est peuplé, plus il a de grands électeurs. En Californie par exemple c'est 55, au Texas 38, en Floride 29. Les plus petits Etats eux n'en ont que trois... autant dire qu'ils n'ont pas beaucoup vu les candidats pendant la campagne. Pour emporter l'élection, il faut avoir dans son camps 270 grands électeurs (la moitié du collège électoral + un). C'est le chiffre magique que vous devez retenir pour cette nuit !

Pennsylvannie, l'Etat indécis

Ce qui ne change pas non plus c'est ce qu'on appelle "les swing states": des Etats qui selon les scrutins balancent d'un côté ou de l'autre, tantôt démocrates, tantôt républicains. Il y en a une dizaine cette année... Ce sont eux qui sont décisifs pour qu'un candidat atteingne les 270 électeurs : la Floride, la Caroline du Nord, l'Arizona ou encore l'Etat ouvrier de la Pennsylvanie, sur la côte est.

Ancien berceau de l'industrie sidérurgique américaine, la Pennsylvannie est considérée comme l'un des États les plus indécis. Joe Biden y est donné favori mais Donald Trump, qui l'avait emporté avec seulement 44 000 voix d'avance en 2016, a tout fait pour garder la main. Dix rassemblements en son nom uniquement entre dimanche et lundi.

Une campagne à 6 milliards de dollars

6 milliards 600 millions de dollars, c'est ce qu'ont dépensé les candidats à la présidentielle pour cette élection... soit 2 milliards de plus que lors du duel Clinton-Trump en 2016, selon une étude du Center for responsive politics. L'équipe de campagne de Joe Biden, qui a inondé les Etats-clés d'annonces publicitaires, est en tête des dépenses.

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