Élection présidentielle américaine : ce qui change, ce qui ne change pas
À quelques heures du vote, quelques fondamentaux sur cette présidentelle hors normes : ce qui change (vote anticipé massif, coûts de campagne faramineux), ce qui ne change pas (les grands électeurs, les ''swing states'').
C'est une certitude et les reporters de franceinfo mobilisés sur ce scrutin hors normes vous le racontent depuis plusieurs mois déjà : cette course à la Maison Blanche ne ressemble à aucune autre.
Une campagne complètement folle. Des meetings quand même malgré la pandémie. La mort de George Floyd. Celle d’une juge à la SCOTUS. Un président malade du covid, puis guéri. Une économie qui chancelle. Un vrai tourbillon. Mais on y est. Demain, c’est ➡️ #ElectionDay #usa pic.twitter.com/X6nYOFhmGP
— Gregory Philipps (@gregphil) November 2, 2020
Premier record à signaler à quelques heures du vote, celui du vote anticipé : tout le monde a voulu voter ! Avant même la fin de la campagne, 98 millions d'électeurs à cette heure ont fait connaître leur choix : un chiffre sans précédent. Pour vous donner une idée, cela représente déjà 70% du total des votes en 2016 lors du précédent scrutin.
Depuis lundi, les habitants de l'État de Géorgie peuvent voter et depuis lundi une incroyable file d'attente se forme chaque jour devant les bureaux de vote. Ce matin il faut attendre 3h30 ! #Usa2020 pic.twitter.com/72yAbGM7tc
— Benjamin Fontaine (@BenjFontaine) October 14, 2020
Évidemment, cela ne préjuge pas du résutat, mais traditionnellement le vote anticipé qui est plutôt favorable aux démocrates. Beaucoup d'artistes d'ailleurs ont mis leur vote en scène sur les réseaux sociaux, comme la mega star Lady Gaga, qui avant de chanter pour un meeting de Joe Biden lundi soir s'est filmée sortant de sa voiture avec d'immenses bottes roses pailletées - en pleine nuit - pour aller poster son enveloppe.
Category: Ballot Drop Off Realness pic.twitter.com/3cYeStflOH
— Lady Gaga (@ladygaga) October 27, 2020
Le succès du vote anticipé s'explique en partie en raison du coronavirus : le dispositif a été étendu, assoupli (beaucoup d'Américains n'ont pas voulu se déplacer dans un bureau de vote un jour de forte affluence)... mais aussi à l'intérêt du duel entre Donald Trump et Joe Biden.
Offensive judiciaire des républicains
Sur le papier c'est plutôt une bonne nouvelle, le signe d'une réelle vitalité démocratique... Sauf que le camp républicain a engagé plusieurs actions en justice contre ce système de vote par correspondance. Donald Trump ne cesse de répéter que cela va donner lieu à une fraude électorale massive, provoquer "la violence" dans les rues.
Meeting de Donald Trump en banlieue de Detroit #Michigan 2 jours avant l'élection et des partisans persuadés qu'une défaite ne peut etre liée qu'à une élection frauduleuse @int3rnationalRF pic.twitter.com/VOAxQSwGVJ
— B.Illy (@BenjaminIlly) November 1, 2020
L'actuel président exige par ailleurs que seuls les résultats disponibles ce soir soient pris en compte, alors que le décompte de ces millions de votes anticipés prendra plusieurs jours.
Ce qui ne change pas: le système des grands électeurs
Les Américains ne votent pas directement pour leur président, mais pour de grands électeurs, qui à la mi-décembre se réuniront pour désigner le 46è locataire de la Maison Blanche. Plus un État est peuplé, plus il a de grands électeurs. En Californie par exemple c'est 55, au Texas 38, en Floride 29. Les plus petits Etats eux n'en ont que trois... autant dire qu'ils n'ont pas beaucoup vu les candidats pendant la campagne. Pour emporter l'élection, il faut avoir dans son camps 270 grands électeurs (la moitié du collège électoral + un). C'est le chiffre magique que vous devez retenir pour cette nuit !
Pennsylvannie, l'Etat indécis
Ce qui ne change pas non plus c'est ce qu'on appelle "les swing states": des Etats qui selon les scrutins balancent d'un côté ou de l'autre, tantôt démocrates, tantôt républicains. Il y en a une dizaine cette année... Ce sont eux qui sont décisifs pour qu'un candidat atteingne les 270 électeurs : la Floride, la Caroline du Nord, l'Arizona ou encore l'Etat ouvrier de la Pennsylvanie, sur la côte est.
Dernier jour de campagne aux États-Unis et Trump enchaîne les meetings : ici à Scranton en Pennsylvanie. La foule (beaucoup sans masque) est bien dans le champ des caméras et la presse est là aussi. pic.twitter.com/hY94oMMCrn
— Maxime Tellier (@MaximeTellier) November 2, 2020
Ancien berceau de l'industrie sidérurgique américaine, la Pennsylvannie est considérée comme l'un des États les plus indécis. Joe Biden y est donné favori mais Donald Trump, qui l'avait emporté avec seulement 44 000 voix d'avance en 2016, a tout fait pour garder la main. Dix rassemblements en son nom uniquement entre dimanche et lundi.
Une campagne à 6 milliards de dollars
6 milliards 600 millions de dollars, c'est ce qu'ont dépensé les candidats à la présidentielle pour cette élection... soit 2 milliards de plus que lors du duel Clinton-Trump en 2016, selon une étude du Center for responsive politics. L'équipe de campagne de Joe Biden, qui a inondé les Etats-clés d'annonces publicitaires, est en tête des dépenses.
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