États-Unis : plusieurs musées ferment leurs salles consacrées aux Amérindiens

Une nouvelle réglementation exige que les musées et les institutions obtiennent le consentement des tribus avant d'exposer des restes et des artéfacts amérindiens.
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Field Museum de Chicago, aux Etats-Unis. (NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS via AFP)

Aux États-Unis, plusieurs musées ferment leurs salles consacrées aux Amérindiens à la suite de nouvelles directives fédérales.

Et le dernier en date à s’y soumettre, c’est le Musée d’Histoire naturelle de New York, qui vient de fermer au public deux grandes salles d’exposition qui contiennent des objets amérindiens.

Avant lui, le Field Museum de Chicago a recouvert plusieurs vitrines qui contiennent des objets culturels similaires. Même chose au Musée d’art de Cleveland, dans l’Ohio, au Musée d’archéologie et d’ethnologie de l'Université Harvard, ou encore au Musée de la nature et de la science de Denver, dans le Colorado, qui a fermé sa salle des cultures amérindiennes d’Amérique du Nord.

Ça veut dire concrètement que vous ne verrez plus, en tout cas pour l’instant, au Musée d’histoire naturelle de New York, les objets des collections sur les Iroquois, les Cheyennes, les Arapahos et les autres tribus.

Y compris le gros canoé en écorce de bouleau des Menominee du Wisconsin qui se trouvait dans la salle des forêts de l’Est, ou bien la figurine Katchina sculptée par les Hopis dans ce qui est aujourd’hui l’Arizona. Cette poupée est destinée à faire la messagère entre les humains et les esprits et à instruire les jeunes filles et les jeunes mariées sur les êtres immortels.

Obtenir le consentement des tribus avant d'exposer des artefacts amérindiens

Tous ces musées ne font qu’obéir à la loi et se mettent en conformité avec une nouvelle réglementation fédérale imposée par l’administration Biden, qui est entrée en vigueur le 12 janvier.

C’est une mesure qui exige que les musées et les institutions obtiennent le consentement des tribus avant d'exposer des restes et des artéfacts amérindiens. C’est en fait un prolongement de la loi de 1990 sur la protection et le rapatriement des tombes amérindiennes.

Elle mettait en place des protocoles pour permettre aux musées de restituer les restes humains, les objets funéraires et les autres biens aux tribus. Mais celles-ci trouvaient que les choses allaient beaucoup trop lentement, d’où ce texte signé par Biden pour accélérer les retours. Il donne désormais cinq ans, jusqu’en 2029, aux musées et institutions pour préparer tous les restes humains et objets funéraires à rapatrier aux tribus si elles le souhaitent.

Les musées prévoient d’embaucher des personnels en consultant les représentants des tribus. Et à terme, le directeur du musée d’histoire naturelle de New York prévient que c’est à la fois une "formidable opportunité d'apprendre et d'approfondir les relations avec les communautés autochtones".

Mais que "certains objets pourraient aussi ne jamais être exposés de nouveau" et être restitués aux tribus.

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