Guerre au Proche-Orient : des États-Unis à la France, les pays occidentaux appellent l'Iran à ne pas attaquer Israël

Au Proche-Orient, la menace iranienne contre Israël se précise. Les États-Unis redoutent des attaques importantes "dès cette semaine". Depuis l'assassinat du chef du Hamas, fin juillet, Téhéran promet de riposter. Washington et ses alliés lui demandent de renoncer.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le centre-ville de Tel Aviv, le 6 août 2024 (photo d'illustration) (OREN ZIV / AFP)

John Kirby, le porte-parole de la Sécurité nationale de la Maison-Blanche parle rarement à la légère. Or il s'est montré très clair, lundi 12 août. "Nous devons nous préparer à une série d'attaques significatives sur Israël" a-t-il expliqué, avant d'ajouter "peut-être dès cette semaine". 

"Et si cela arrive, nous continuerons à aider les Israéliens à se défendre". Les mots suivent les actes. Dimanche le Pentagone ordonnait au porte-avions Abraham Lincoln, jusqu'ici en mission dans le Pacifique, d'accélérer son déploiement dans la région. Un sous-marin lanceur de missiles, le Georgia, actuellement positionné en Méditerranée orientale, doit bientôt le rejoindre.

Frénésie diplomatique

Les États-Unis ne sont pas les seuls d'ailleurs à tenter de calmer les ardeurs de Téhéran. Une certaine frénésie s'est en effet emparée des chancelleries, il s'agit d'éviter l'escalade vers un conflit régional. Joe Biden a d'ailleurs publié un communiqué avec ses homologues français, allemand, italien et britannique dans lequel tous demandent à Téhéran de renoncer à mettre en œuvre des représailles. Les dirigeants britannique et allemand ont même eu directement le président iranien au téléphone. Massoud Pezeshkian leur a répondu que son pays ne cédait jamais aux pressions et que conformément aux normes internationales il est "en droit de répondre" à une agression.

Mardi 13 août, histoire de mettre les points sur les "i", l'Iran a rejeté l'appel des pays occidentaux, affirmant qu'il ne demandait pas l'"autorisation" pour riposter contre son ennemi juré qu'il accuse d'avoir assassiné le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh sur son sol.

L'intervention des supplétifs de l'Iran

À quoi peut-on s'attendre ? Soit à des frappes lancées depuis le territoire iranien. Souvenez-vous, en avril, Téhéran a déjà attaqué Israël avec un essaim de 300 drones et missiles, en réponse à une attaque contre son ambassade. Ça n'avait pas suffi à submerger les défenses de l'État hébreu.
Soit plus vraisemblablement à attaques lancées par ses supplétifs. Ceux qu'on appelle les "proxis" de l'Iran, qui agissent comme des extensions des intérêts iraniens, sans être officiellement des forces armées iraniennes. En premier lieu le Hezbollah libanais, groupe chiite qui bénéficie d'un soutien militaire, financier et logistique substantiel de la part de l'Iran. Il est impliqué dans de nombreuses actions militaires et politiques. Les échanges de tirs à la frontière sont déjà quotidiens.

Mais aussi les rebelles Houthis, qui au Yemen ont reçu une assistance sous forme d'armes, d'entraînement et de conseils militaires de l'Iran, et sont en capacité d'atteindre sans problème des cibles proches de la mer Rouge jusqu'au nord d'Israël.

Israël se prépare

En prévision des attaques, les autorités israéliennes ont demandé à la population de stocker eau et nourriture dans des salles sécurisées, des équipes de secours ont déjà été déployées et les hôpitaux ont prévu de transférer leurs patients dans des services souterrains.

Ce que cherche à faire le président Pezeshkian, considéré comme un réformateur, c'est calibrer sa réponse pour répondre à Israël tout en évitant d'enclencher une guerre totale contre un adversaire puissant. Il ne souhaite pas non plus de couper le lien avec les Occidentaux. Son objectif reste l'allègement des sanctions économiques. L'Iran ne veut pas s'isoler davantage sur la scène internationale.

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