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Lula triomphe à la COP27... et après ?

Il a donné un vrai coup de fouet mercredi 16 novembre à la conférence de l'ONU sur le climat – la COP27, qui se tient à Charm el-Cheikh en Egypte. Lula, président élu mais pas encore en fonction, annonce que le Brésil va reprendre toute sa place dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président brésilien Lula à la COP27 à Charm el-Sheikh (Egypte), le 16 novembre 2022. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Son prédécesseur Jair Bolsonaro avait annulé la COP prévue au Brésil en 2019, il ne s'était même pas déplacé à celle de l'an dernier. Lula, lui, est accueilli comme le messie pour cette première visite à l'étranger depuis son élection : salle comble et public surexcité.

"Le Brésil est de retour au monde", voilà ce que dit l'ancien métallo qui lui-même reviendra au pouvoir en janvier pour un troisième mandat. Le Brésil est de retour après quatre ans d'isolement, de pratique anti-démocratique et de déni climatique. Lula promet de renverser la vapeur. Il annonce qu'en 2025 la prochaine COP sera organisée en Amazonie.

Arrêter la déforestation

Pendant son mandat, Bolsonaro a considérablement accéléré la déforestation : 10 000 km2 encore rayés de la carte rien que le mois dernier.

Lula assure, lui, qu'il ne donnera pas son blanc-seing à l'agrobusiness ou aux orpailleurs et qu'il redonnera toute leur place aux organismes de protection de l’environnement. Il lance aussi une alliance avec l’Indonésie et la République démocratique du Congo pour que les grandes forêts humides de la planète soient plus intéressantes à préserver qu’à exploiter.

Lula, grand sauveur de l'Amazonie et de l'environnement ? De près les choses ne sont pas aussi simples.

Des difficultés à venir

Plusieurs États d'Amazonie sont dirigés par des gouverneurs acquis à Bolsonaro, ce sera donc très difficile d'y changer de politique. Par ailleurs, même si son engagement pour stopper la déforestation est sincère, Lula a un autre sujet prioritaire à son agenda, c’est la lutte contre la pauvreté, l'insécurité alimentaire qui touche plus de 30 millions de Brésiliens. Ce qui signifie qu'il va devoir créer des emplois, de la croissance, et cela peut devenir contradictoire avec les exigences environnementales.

Si on élargit un peu la focale, l'enthousiasme du nouveau président brésilien n'est pas tout à fait celui de cette COP27 qui avance à petits pas. Lula n'a pas tort de critiquer les pays riches qui se sont engagés il y a 13 ans déjà à verser chaque année 100 milliards de dollars aux moins développés pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le compte n'y est pas. Lula l'assure: "Je suis revenu aussi pour encaisser ce qui a été promis". On lui souhaite de réussir.

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