Une semaine plus tard, le "plan de paix du siècle" au Proche-Orient est loin d'être appliqué
La planète tourne et nous posons le doigt ce matin à Jérusalem. Nous sommes une semaine après l’annonce par Donald Trump du "plan de paix du siècle" qui est supposé mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Il faut être honnête, l'application de ce plan de paix n'est pas allée très loin. Des deux côtés du mur qui sépare Israéliens et Palestiniens, il y a eu de grandes déclarations, des mots très forts, de la colère et de la grandiloquence, et puis pas grand-chose en réalité.
Le soir même de l’annonce à Washington, Benyamin Netanyahu demandait à l’armée de se tenir prête à annexer une immense partie de la Cisjordanie, pour relier entre elles 130 colonies d’implantations. C’était prévu dimanche. Et puis, samedi, un communiqué a annoncé que la réunion prévue pour mettre en oeuvre le déploiement était reportée. Plus rien depuis. En fait, ce n’est pas si simple. Car Netanyahu n’est qu’un Premier ministre par intérim, qui remet bientôt son mandat en jeu, pour la troisième fois en un an. Au sein de même de l’armée, on s’est interrogé sur la légalité de ses ordres.
Côté palestinien, le message n’est pas très clair
À Ramallah, l’annonce a d’abord provoqué de l’effroi, Mahmoud Abbas, le président palestinien, déclare dimanche qu’il va rompre la coordination sécuritaire avec Israël et avec les États-Unis. C’est-à-dire le dernier lien, puisque les rapports politiques ont déjà coupés quand Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël. Quelques jours plus tard, il met un bémol à sa menace, en disant que c’est finalement une option, qu’il garde pour la suite. Les Palestiniens ont été un peu surpris par la lenteur et la faiblesse des soutiens venant du monde arabe. Bien sûr, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique ont rejeté ce plan de paix, mais sans entrain. Comme si finalement ce n’était plus vraiment la priorité.
Personne ne croit à ce plan de paix
On peut même aller un peu plus loin : personne n’y croit vraiment à part Donald Trump et son gendre Jared Kushner, l’auteur du plan. Benyamin Netanyahu s’accroche à son pouvoir mais se sait fragile. Le monde arabe est plus préoccupé par les tensions au Liban, en Irak et en Iran que par les Palestiniens. Et puis dans une rare unanimité, les Européens ont fait savoir que ce plan n’était pas applicable en l’état. Même si, Israël fait généralement peu de cas des réactions européennes, il semble que l’unanimité des 27 ait provoqué une petite surprise. C’est un plan, et des plans de paix au Proche Orient, il y en a eu quelques-uns. Il y en aura sans doute d’autres.
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