Le vrai du faux junior. Pass sanitaire et harcèlement anti-2010
Dans le Vrai du Faux Junior, réponses cette semaine aux questions des élèves sur le pass sanitaire et le harcèlement dont sont victimes des élèves nés en 2010.
Le Vrai du Faux Junior, c’est le nouveau rendez-vous de fact checking et d’éducation aux médias de la Cellule Vrai du Faux de franceinfo. Cette semaine, les élèves de troisième du collège Pablo Picasso, à Montesson dans les Yvelines et ceux du collège Jules Ferry, à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne se sont interrogés sur le pass sanitaire et le harcèlement dont sont victimes des élèves nés en 2010.
Oui, le pass sanitaire sera demandé aux plus de 12 ans et deux mois à partir du 30 septembre
À partir du 30 septembre, le pass sanitaire les concernera, mais les collégiens ne sont pas toujours bien informés sur le sujet. Entre médias traditionnels écoutés souvent d’un peu loin, déformation sur les réseaux sociaux et bouche-à-oreille, les informations dont ils disposent sont parfois approximatives. "Est-ce que c’est vrai qu’avant le 30 septembre on doit obligatoirement montrer notre pass sanitaire pour aller au Mac Donald's ou autre ?" s’interroge Anne-Marie. "J’ai entendu dire que le pass sanitaire serait obligatoire au collège est-ce vrai ?" se demande Bader. "Est-ce que c’est vrai que si on n’est pas vacciné on ne pourra plus faire de compétitions sportives ?" ajoute Alexis.
C’est bien à partir du 30 septembre - et non avant - que les plus de 12 ans et deux mois devront être munis d’un pass sanitaire pour assister à certains types d’événements ou se rendre dans certains lieux. Les mêmes que ceux où le pass sanitaire est exigé pour les adultes. L’âge de 12 ans et deux mois a été retenu afin de laisser le temps aux adolescents qui viennent d’atteindre cet âge de se faire vacciner.
Non, le pass sanitaire ne sera pas obligatoire au collège mais il le sera bien pour les activités extrascolaires et les déjeuners au fast-food
Cela ne signifie pas pour autant que le pass sanitaire devient obligatoire pour aller au collège. Ainsi que l’avait précisé dès le 28 juillet le ministre de l’éducation sur franceinfo, "l’objectif à l’échelle nationale n’est pas d’appliquer le pass sanitaire en milieu scolaire ou universitaire." L'idée, avait martelé Jean-Michel Blanquer, est "de ne pas imposer un pass sanitaire pour rentrer à l'école (…) c'est la logique de l'école ouverte" . Il n'y aura donc pas de pass sanitaire à montrer dans le cadre des activités scolaires ou qui se déroulent à l’école, au collège ou au lycée.
En revanche, il en faudra bien un pour déjeuner au restaurant, aller à la bibliothèque, au cinéma, au musée, assister à un concert, ou s'inscrire à des activités extrascolaires, y compris sportives, ainsi que nous l’avions expliqué dans cet article.
Cela ne signifie pas en soi une obligation d’être vacciné. Le pass sanitaire consiste en un certificat de vaccination complète, ou un certificat de rétablissement - la preuve qu'on a eu le Covid il y a au moins 11 jours et moins de 6 mois - ou encore un test négatif de moins de 72 heures.
Oui, des élèves de sixième ont bien été victimes de brimades anti-2010
Les moqueries, brimades, insultes ou attaques qui ont visé, notamment en ligne, des élèves de sixième nés en 2010, ont beaucoup interpellé les adolescents du Vrai du Faux Junior, à tel point qu’ils doutent de ce qu’ils ont pu lire ou voir à ce sujet. "J'ai vu passer sur TikTok le hashtag anti2010 qui aurait pour but de harceler les 2010, est-ce que c'est vrai ?" s’interroge Rajeev. "Je me demande si c'est vrai que le harcèlement des 2010 a commencé avec Fortnite et Pink Lili, Pop it mania ?" ajoute Ludmila, rejointe par Antonio "J'ai entendu dire que la chanson Pop it mania a attisé la haine envers les 2010 est-ce que c'est vrai ?"
En effet, des élèves de sixième nés en 2010 ont, principalement sur les réseaux sociaux, mais parfois aussi au collège, été victimes d'insultes ou de moqueries. Le mouvement n'est pas récent. Il est parti de remarques qui se voulaient drôles et ont dégénéré, mêlées à de vraies attaques et insultes parfois très graves. Le point de départ des moqueries est souvent lié au fait que de tous jeunes adolescents, ou des enfants, cherchent à imiter des adolescents plus âgés, dans la vie, sur les réseaux sociaux ou lorsqu'ils les affrontent dans des jeux en ligne comme Fortnite, sans toujours avoir leurs codes. Est ensuite apparu sur les réseaux sociaux le hashtag - mot-dièse - anti2010, ainsi, sur YouTube, que le clip musical évoqué par les élèves, Pop it mania.
On y voit une jeune fille de 11 ans chanter en mettant en scène sa génération, entre premiers téléphones, maquillage, copines et jeu pop it. La vidéo, vue plus de sept millions de fois, a en partie alimenté le mouvement anti 2010. La jeune youtubeuse Pink Lili et son grand frère Esteban ont expliqué qu'ils ont été complètement dépassés par l'utilisation de cette chanson et qu'ils souhaitaient simplement au départ s'amuser en famille.
TikTok bel et bien mobilisé contre le phénomène
Les plateformes concernées ont, suite à cette affaire, été placées face à leurs responsabilités, ce qui n'a pas échappé à Alexandre. "J'ai entendu dire sur TikTok que le hashtag anti2010 avait été supprimé. Est-ce que c'est vrai ?" demande t-il.
En effet, la plateforme TikTok France a bien banni les hashtags problématiques. Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a par ailleurs indiqué qu’il allait lundi 27 septembre recevoir les dirigeants français des plateformes pour leur demander de prendre de nouveaux engagements contre le harcèlement, notamment dans le cadre du programme pHARe.
De manière plus générale, chaque élève peut agir en prévenant un adulte quand il voit ou apprend qu'un autre élève se faire insulter ou menacer, y compris lorsque cela se passe sur internet. Deux numéros de téléphone gratuits peuvent aussi être appelés par les victimes, les témoins, les proches ou les professionnels : le 3020 concerne les faits de harcèlement. Le 3018 a lui été récemment mis en place pour lutter contre les violences sur internet.
Le Sénat appelle de son côté à renforcer les dispositifs en vigueur et fait 35 propositions, entre autres faire apparaître les numéros d'urgence 3020 et 3018 dans les carnets de correspondance et les agendas, ou diffuser des spots d'information, notamment sur les espaces numériques de travail.
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