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75% des branches professionnelles démarrent-elles avec des minima en dessous du SMIC, comme l'affirme Philippe Martinez ?

Le secrétaire général de la CGT assure que les trois quarts des branches professionnelles démarrent avec un salaire minimum fixé en dessous du SMIC. D'après le ministère du Travail, cela concernerait plutôt un peu plus de la moitié des branches.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le 1er décembre 2021. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

"On a augmenté le SMIC, mais dans la réalité, dans les entreprises et dans les branches, on n'est pas au niveau, il y a encore 75% des branches qui démarrent en dessous du SMIC", déplore le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, interrogé lundi 21 février, sur France Inter.

Cela nécessite d'abord une petite clarification. En France, aucun employeur ne peut payer un salarié en dessous du SMIC, c'est interdit par la loi. Toutefois, les grilles de salaires peuvent bien afficher des coefficients sous le SMIC. Mais, dans ce cas, l'employeur a l'obligation de combler l'écart pour qu'in fine, le salarié touche bel et bien au minimum un SMIC. Cela peut notamment passer par le versement de primes en plus du salaire fixe.

D'après le ministère du Travail, à date, 57% des branches professionnelles ont au moins un coefficient en dessous du SMIC, soit 97 branches sur 171. Cela concernerait donc un peu plus de la moitié des branches professionnelles, et non les trois quarts, comme l'avance Philippe Martinez. Le dernier rapport annuel d'experts SMIC note toutefois que "le nombre de ces branches serait maintenant historiquement élevé".

Alors comment l'expliquer ? Le ministère du Travail rappelle que, dans environ 10% des branches, la situation était "bloquée", sans "aucune négociation". En clair, il s'agit de branches dans lesquelles on ne touchait plus aux grilles depuis des années. C'est notamment le cas de la coiffure.

Par ailleurs, le SMIC a subi deux hausses rapprochées les 1er octobre et 1er janvier derniers. Ainsi, certaines branches qui disposaient de minima tout juste au SMIC ou légèrement au dessus sont soudain redescendues sous le salaire minimum légal.

Mais toutes ces branches ne vont pas rester dans cette situation puisque des négociations sont en cours. Le ministère du Travail assure que sur une quarantaine de branches pour lesquelles la situation était plus alarmante, environ un tiers sont en train de se débloquer, comme dans l'hôtellerie restauration par exemple.
Mais négocier "ça prend du temps" rappelle notamment la CGT. Pour éviter cela, ce syndicat réclame notamment l'augmentation automatique de l'ensemble des salaires minima de branche dès que le SMIC est revalorisé.

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