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Environnement : la moitié des gaz à effet de serre du secteur aérien est-elle provoquée par seulement 1% de la population mondiale ?

C’est ce que dénonce le député La France insoumise Manuel Bompard, évoquant notamment les utilisateurs de jets privés. 

Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un jet privé à l'aéroport de Nice (Alpes-Maritimes) le 23 février 2020 (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)

L’été 2022 et ses catastrophes écologiques ont relancé le débat sur l’utilisation parfois frénétique des jets privés par les plus riches. Alors que la crise énergétique va probablement obliger les populations occidentales à la sobriété, le député La France insoumise Manuel Bombard s’est dit favorable, sur franceinfo lundi 22 août, à "des formes d’interdiction" de jets privés avant d’affirmer que "1% de la population est responsable dans le monde de 50% des émissions des gaz à effet de serre dans le secteur aérien". C’est vrai et vous explique pourquoi.   

Manuel Bompard fait référence à une étude publiée dans la revue scientifique Global Environmental Change. D'après l’étude menée en 2018, avant la pandémie de Covid, 11% de la population mondiale avait pris l'avion cette année-là. Parmi ces voyageurs, il existe des "super émetteurs", des personnes qui volent plus de 55 000 km par an. Ce sont ces personnes qui représentent 1% de la population mondiale et causent effectivement la moitié des émissions de gaz carbonique produites par l'aviation. Certaines prennent l'avion quasi quotidiennement, notamment des jets privés.   

L’Amérique du Nord pollue plus que tout le monde

Sans grande surprise, c’est en Amérique du Nord que se trouvent le plus de super émetteurs de CO2, devant le Moyen-Orient, l'Europe, l'Asie et l'Afrique. En moyenne, les voyageurs nord-américains ont parcouru 50 fois plus de kilomètres en avion que les Africains en 2018. Les Etats-Unis sont le pays qui globalement produit le plus d'émissions de CO2 parmi les pays développés.  

L'étude précise que la Chine ne publie pas ses chiffres ; ses auteurs estiment cependant que les émissions chinoises sont cinq fois moins fortes que celles des Etats-Unis.  

Cette étude a été menée en 2018, avant la crise du Covid qui a plombé le secteur aérien en 2020 et 2021. L’année 2022 n’est pas terminée et il n’est pas encore possible de savoir si les transports en avion ont retrouvé le même volume annuel qu'avant la crise. Cependant, on sait qu'au mois de juin 2022, la fréquentation aérienne a atteint 70% de son niveau de 2019, dernière année avant la crise sanitaire, selon les chiffres de l'Association internationale du transport aérien.  

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